L’objectif économique numéro un de Gabriel Attal : combattre le chômage

Parvenir au plein-emploi en 2027, d’ici la fin du second quinquennat d’Emmanuel Macron, c’est le souhait du chef de l'État que devront atteindre son nouveau Premier ministre et sa future nouvelle équipe gouvernementale.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le logo de "France Travail", le nouveau service public qui a succédé à "Pôle emploi", à côté de la devise de la République Française, à Paris, le 3 janvier 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Cet objectif est prioritaire car, derrière l’emploi, il y a le travail, la base de la confiance en soi. Il faut redonner toutes leurs chances à celles et ceux qui en sont privés. Derrière l’emploi, il y a le pouvoir d’achat et son corollaire : les salaires. Les deux sujets sont totalement imbriqués et on voit combien les négociations de début d’année sont difficiles, à la fois dans le secteur public et le privé.

L’emploi c’est aussi celui des seniors, cette catégorie de travailleurs âgés de plus de 55 ans laissés sur le carreau. Enfin, l’emploi ce sont les cotisations sociales, qui alimentent légitimement les caisses de l’État pour payer ses dépenses. En versant des cotisations, tout employé assure la solidarité nationale. La France est, en Europe, le premier redistributeur en matière sociale.

Le plein-emploi c’est le niveau d’emplois à partir duquel on considère que les demandes sont couvertes par les offres. Les demandes de postes par les chômeurs, les offres par les entreprises. Cette notion comprend également ce que l’on appelle le chômage frictionnel, c’est-à-dire le délai qu’un demandeur d’emploi met à retrouver un travail entre deux contrats. En résumé, le plein-emploi, c’est le niveau incompressible du chômage dans un pays.

Quelque 200 000 créations de postes par an pour atteindre le plein-emploi en 2027

Les chiffres du plein-emploi varient en fonction des populations, de leur formation et de leur aptitude à se stabiliser dans un poste. En France, on estime que le plein-emploi serait réellement atteint avec un taux de chômage de 5% et nous sommes aujourd’hui à un peu plus de 7%. À titre de comparaison, en Suisse, qui est considéré en plein-emploi, le taux de chômage est de 2% de la population active. Au Danemark, on y est avec environ 4% de chômage.

Parier sur un niveau idéal de chômage est toujours très risqué car un brusque retournement de la conjoncture économique peut avoir l’effet inverse et déjouer tous les pronostics. Parvenir au plein-emploi en 2027 suppose de créer environ 200 000 postes par an, ce qui est réalisable au regard de ce qui a été fait ces dernières années, malgré les différentes crises que nous avons traversées. Mais cet objectif du plein-emploi ne se fera pas sans l’accompagnement d’autres réformes, notamment celle du logement. Résoudre la crise de l’immobilier faciliterait l’accès au logement et permettrait une meilleure mobilité des salariés lorsque se présente l’occasion d’une mutation. Donc pour atteindre le plein-emploi, de nombreux facteurs bloquants demeurent.

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