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L'accord sur le nucléaire pourrait bien changer la vie des Iraniens

Après l'accord historique entre l'Iran et les grandes puissances internationales sur le nucléaire, les Iraniens attendent beaucoup de la fin des sanctions économiques. Peut-il vraiment leur changer la vie ?
Article rédigé par Vincent Giret
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© Radio France / Christophe Abramowitz)

L'accord historique sur le programme nucléaire iranien pourrait bien changer la vie des Iraniens. Si rien ne vient gripper la nouvelle dynamique à l’œuvre en Iran, alors ses habitants vont enfin entrer dans la mondialisation. Ils en sont écartés. L'Iran a été mis au ban des nations, notamment par les Occidentaux. D’abord partiellement depuis l’arrivée au pouvoir de l’ayatollah Khomeyni il y a 35 ans. Puis radicalement depuis 12 ans avec le début de la crise nucléaire.

La promesse de la fin des sanctions, c’est le retour dans le commerce mondial, c’est le retour des investisseurs, c‘est l’accès aux technologies dont les entreprises ont besoin et c’est enfin l’accès aux produits de consommation qu’attendent les Iraniens.

Cette promesse de prospérité peut d’autant plus s’avérer rapide, que l’Iran bénéficie à la fois d’un grand marché intérieur, d’élites bien formées, et d’une grande classe moyenne qui ne demande qu’à s’émanciper pour peu qu’on lui laisse un peu d’espace. La fin des sanctions, ce serait aussi le retour de centaines de millions de dollars d’avoirs iraniens bloqués dans les grandes banques mondiales. 

 

Le premier secteur concerné par la fin des sanctions : le pétrole

 

L’Iran possède les quatrième réserves mondiales de pétrole. Sa production avait considérablement décliné. Le pétrole est un secteur vital pour l’économie iranienne, mais vieillissant et sous-développé : il y a un besoin urgent d’investissements. Toutes les grandes compagnies sont dans les starting blocks , et le Français Total est très bien positionné. Il n’a jamais réellement coupé les ponts avec la République islamique.

Mais il n’y a pas que le pétrole. Tous les secteurs sont concernés et une centaine d’entreprises françaises se prépare. La plus importante est PSA Peugeot Citroën, dont l’Iran a constitué un temps le deuxième marché, avant que tout ne s’arrête en 2012. Les discussions ont déjà repris. Danone, Airbus, et même le luxe avec LVMH feront à l’évidence partie des grands gagnants. La France a beaucoup de terrain à rattraper : ses échanges avec l’Iran avaient été divisés par dix en douze ans.

Cette ouverture peut-elle se concrétiser rapidement

Il faudra quand même quelques mois pour reconnecter l’économie iranienne à l’économie mondiale. Cet accord donnera ses premiers fruits économiques en 2016. L’urgence, c’est de reconnecter le système bancaire iranien au réseau international de transaction. C’est ce qui va permettre de transférer des fonds vers l’Iran ou d’Iran vers le monde. C’est ce qu’attendent les gros investisseurs.

Mais le régime iranien va aussi devoir faire une part du travail : l’économie a besoin de réformes, notamment pour combattre la corruption et la bureaucratie. Les dirigeants parient gros dans cette affaire : en perdant soudain beaucoup d’ennemis extérieurs officiels, le régime se prive aussi de toute excuse. Il est désormais seul responsable de son destin.

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