Inflation, énergie : des mouvement sociaux partout en Europe
Journée de grève interprofessionnelle jeudi 10 novembre en France, à l’appel de la CGT. Mais si l'on dit souvent que les Français sont les champions de la grève, ils ne sont pas les seuls en ce moment. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Partout en Europe, avec l’inflation qui touche de nombreux pays, il y a d'importants mouvements sociaux. Avec toujours le même mot d’ordre : les hausses de salaires. Pas plus tard que mercredi 9 novembre, la Belgique était paralysée par une grève générale. Les grands syndicats du pays demandent au gouvernement de compenser les effets de l’inflation – qui dépasse 12% chez nos voisins belges. Hier aussi mais en Grèce, cette fois, il y avait aussi des manifestations contre le coût de la vie. Pareil en Espagne, début novembre, où des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour défendre leur pouvoir d’achat. En Allemagne, le puissant syndicat de la métallurgie IG Metall demande 8% de hausse et organise des débrayages dans de nombreuses entreprises. Au Royaume-Uni, depuis cet été, les grèves se succèdent dans les transports, chez les dockers, les postiers, et les infirmiers vont bientôt entrer dans le mouvement.
Le retour en grâce des syndicats ?
En France, certains syndicats comme la CGT essaient clairement de revenir dans le jeu, après des années où ils ont été écartés par Emmanuel Macron. Certains partis politiques, comme la Nupes, ont tenté de mobiliser, d’organiser des marches contre la vie chère mais ça ne prend pas. Ailleurs, les politiques ont parfois plus de succès : en République tchèque par exemple, où là aussi, les mobilisations sont nombreuses pour le pouvoir d’achat, ce sont plutôt des organisations issues d’extrême droite qui sont à la manœuvre. Elles demandent d’apaiser les relations avec Vladimir Poutine afin de rouvrir les robinets de gaz russe, pour faire baisser les prix de l'énergie.
La réponse des gouvernements
En France, l’exécutif demande aux patrons qui le peuvent d’augmenter les salaires. En même temps, il cherche à amortir le choc de l’inflation : bouclier tarifaire, chèques inflation, chèque fioul, remise à la pompe, etc. Pour essayer de calmer la grogne sociale, l’État débourse des milliards d’euros.
De ce point de vue, la France n’est pas un cas isolé, En Grèce, des aides pour le chauffage sont distribuées, les retraites et le salaire minimum augmentés, la TVA abaissée sur certains produits. En Espagne, le gouvernement va augmenter le Smic de 10%. Sans oublier l’Allemagne, qui ne lésine pas et débloque 200 milliards d’euros pour soutenir l’économie et aider les ménages.
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