Inflation dans la zone euro : "Le match n’est pas gagné", prévient la patronne de la BCE Christine Lagarde
La hausse des prix ralentit à 2,5% sur un an en moyenne dans la zone euro en juin 2024, contre 10,5% il y a deux ans. C’est nettement mieux, grâce aux prix alimentaires et de l’énergie qui se tassent. Mais l’objectif de 2% que s’est fixé la Banque centrale européenne (BCE), n’est toujours pas atteint. D’où la prudence de Christine Lagarde, la présidente de la BCE, lundi 1er juillet à l’ouverture du forum annuel de la BCE organisé à Sintra, au Portugal. Les économistes évoquent un risque que "l'économie soit frappée par de nouveaux chocs", par exemple, des problèmes de livraison comme sur les semi-conducteurs ou des conflits qui feraient flamber les prix.
Cette bataille contre l’inflation pèse sur les élections législatives, parce que le pouvoir d’achat est devenu la priorité numéro 1 des Français. Ces dernières années, le gouvernement a bien essayé de contrer l’inflation, d’améliorer le revenu des ménages avec des aides, la distribution de chèques, ou encore la création d’un bouclier tarifaire. Les Français ont été plus protégés qu’ailleurs en Europe, mais ça n’a pas suffi. Il n’y a qu’à prendre en compte les dépenses contraintes, celles qu’on peut difficilement réduire : le panier de courses, le logement, l’électricité. Ces dépenses contraintes pèsent toujours plus lourd dans le budget des ménages : 1 130 euros en moyenne, par mois, soit plus d’un tiers de leurs revenus mensuels nets. Sans compter que 22% des Français déclarent être à découvert tous les mois, et ce, dès le 17 du mois.
Les salaires ne suffisent pas
C’est bien là le paradoxe, depuis quelques mois, les salaires augmentent plus vite que les prix. Dans la zone euro, ils ont progressé de 4,7% au premier trimestre 2024, par rapport à la même période en 2023. Mais, là aussi, ce sont des moyennes qui, par définition, ne reflètent pas toutes situations individuelles. Le Smic a augmenté plus que les autres salaires, car il est indexé sur l’inflation, mais l’effet pervers, c’est que de plus en plus de travailleurs sont au SMIC, près d’un sur cinq, soit plus de trois millions d’actifs. Quid des autres rémunérations qui ne connaissent pas le même coup de pouce, ce qui nourrit le déclassement et la colère.
De fait, dans cette campagne, chaque camp y va de ses propositions et promesses pour améliorer le pouvoir d’achat (hausse du salaire minimum, baisse de la TVA, blocage des prix, extension des primes défiscalisées…), autant de propositions qui toutes ont un point commun : peser sur le budget de l’État.
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