Immobilier : une année catastrophique pour les ventes de maisons neuves
Câest une annĂ©e noire du cĂŽtĂ© des maisons individuelles. Les ventes de maisons neuves se sont effondrĂ©es. Un tiers de moins en un an. Pourquoi cette chute ? Le dĂ©cryptage de Fanny Guinochet.
Cette baisse des ventes de maisons neuves tient Ă plusieurs choses : la premiĂšre, câest la flambĂ©e des tarifs des matĂ©riaux nĂ©cessaires Ă la construction. Ă cause de la guerre en Ukraine qui dure depuis un an, mais aussi de la Chine qui Ă©tait encore empĂȘtrĂ©e dans ses restrictions sanitaires dues au Covid, ils ont pris en moyenne, prĂšs 25% de hausse. Tout a augmentĂ© : lâacier, lâaluminium, le bois⊠les coĂ»ts de transport, de logistique, aussi avec la hausse des carburants.
Il faut ajouter Ă cela les retards â or, en Ă©conomie, on le sait, le temps câest de lâargent. Les dĂ©lais de livraison ont Ă©tĂ© multipliĂ©s par quatre en deux ans : lĂ oĂč il fallait un gros mois pour avoir des fenĂȘtres, il faut dĂ©sormais compter plus d'un trimestre. Les chantiers ont souvent tournĂ© au ralenti. Et avec des factures beaucoup plus Ă©levĂ©es quâauparavant : la fĂ©dĂ©ration des constructeurs a fait le calcul : lâan dernier, hors prix du terrain, il fallait compter prĂšs de 200 000 euros pour faire construire une maison classique, alors que deux ans plus tĂŽt câĂ©tait 15% moins cher.
RĂ©sultat : une chute des ventes de 30% et mĂȘme presque 40% Ă la fin de lâannĂ©e derniĂšre. Soit une annĂ©e catastrophique selon la FĂ©dĂ©ration des constructeurs, qui nâa pas vu une telle dĂ©gringolade, depuis la crise financiĂšre de 2008, depuis 15 ans. Les promoteurs et professionnels hĂ©sitent Ă trop rogner leurs marges. Ils sont tentĂ©s de limiter les constructions, voire de sâen dĂ©tourner, car il y a aussi la hausse des taux dâintĂ©rĂȘt qui entre en ligne de compte. La petite maison individuelle fait toujours autant rĂȘver mais avec des taux en hausse et les possibilitĂ©s dâachat des mĂ©nages qui se rĂ©duisent, la capacitĂ© dâemprunt des Français a fondu, avec des refus de prĂȘts de la part des banques. Â
Ă quoi faut-il sâattendre pour cette annĂ©e ?
Les professionnels ne parient pas vraiment sur une reprise, car les taux dâintĂ©rĂȘt restent encore hauts. Avec une inflation toujours Ă©levĂ©e, les acheteurs ont du mal Ă concrĂ©tiser leurs projets. En fait, le marchĂ© de lâimmobilier ralentit un peu partout dans lâhexagone : il y a moins de transactions et les maisons dĂ©jĂ construites se vendent moins bien. Â
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