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Immobilier : une année catastrophique pour les ventes de maisons neuves

C’est une annĂ©e noire du cĂŽtĂ© des maisons individuelles. Les ventes de maisons neuves se sont effondrĂ©es. Un tiers de moins en un an. Pourquoi cette chute ? Le dĂ©cryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une maison en construction. (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

Cette baisse des ventes de maisons neuves tient Ă  plusieurs choses : la premiĂšre, c’est la flambĂ©e des tarifs des matĂ©riaux nĂ©cessaires Ă  la construction. À cause de la guerre en Ukraine qui dure depuis un an, mais aussi de la Chine qui Ă©tait encore empĂȘtrĂ©e dans ses restrictions sanitaires dues au Covid, ils ont pris en moyenne, prĂšs 25% de hausse. Tout a augmentĂ© : l’acier, l’aluminium, le bois
 les coĂ»ts de transport, de logistique, aussi avec la hausse des carburants.

Il faut ajouter Ă  cela les retards – or, en Ă©conomie, on le sait, le temps c’est de l’argent. Les dĂ©lais de livraison ont Ă©tĂ© multipliĂ©s par quatre en deux ans : lĂ  oĂč il fallait un gros mois pour avoir des fenĂȘtres, il faut dĂ©sormais  compter plus d'un trimestre. Les chantiers ont souvent tournĂ© au ralenti. Et avec des factures beaucoup plus Ă©levĂ©es qu’auparavant : la fĂ©dĂ©ration des constructeurs a fait le calcul : l’an dernier, hors prix du terrain, il fallait compter prĂšs de 200 000 euros pour faire construire une maison classique, alors que deux ans plus tĂŽt c’était 15% moins cher.

RĂ©sultat : une chute des ventes de 30% et mĂȘme presque 40% Ă  la fin de l’annĂ©e derniĂšre. Soit une annĂ©e catastrophique selon la FĂ©dĂ©ration des constructeurs, qui n’a pas vu une telle dĂ©gringolade, depuis la crise financiĂšre de 2008, depuis 15 ans. Les promoteurs et professionnels hĂ©sitent Ă  trop rogner leurs marges. Ils sont tentĂ©s de limiter les constructions, voire de s’en dĂ©tourner, car il y a aussi la hausse des taux d’intĂ©rĂȘt qui entre en ligne de compte. La petite maison individuelle fait toujours autant rĂȘver mais avec des taux en hausse et les possibilitĂ©s d’achat des mĂ©nages qui se rĂ©duisent, la capacitĂ© d’emprunt des Français a fondu, avec des refus de prĂȘts de la part des banques.  

À quoi faut-il s’attendre pour cette annĂ©e ?

Les professionnels ne parient pas vraiment sur une reprise, car les taux d’intĂ©rĂȘt restent encore hauts. Avec une inflation toujours Ă©levĂ©e, les acheteurs ont du mal Ă  concrĂ©tiser leurs projets. En fait, le marchĂ© de l’immobilier ralentit un peu partout dans l’hexagone : il y a moins de transactions et les maisons dĂ©jĂ  construites se vendent moins bien.  

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