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Immobilier : Faut-il craindre une crise du secteur ?

Le secteur de l’immobilier alerte sur une crise. Est-ce que le risque est réel ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une maison est en construction à Nancy (Meurthe-et-Moselle). (/NCY / MAXPPP)

Il est toujours difficile de prévoir une crise de l'immobilier mais un retournement, oui. Après des années d’euphorie immobilière, de nombreux signaux virent à l’orange voire au rouge. Le premier, c’est le nombre de transactions qui baisse : 900 000 prévues cette année. Cela tient essentiellement aux difficultés qu’ont les ménages pour obtenir leur crédit immobilier. Les conditions se sont beaucoup durcies et même si le taux d’usure, ce taux maximum que les banques ne doivent pas dépasser quand elles vous prêtent, est désormais calculé tous les mois, même s’il a été un peu relevé, un dossier de prêt sur deux est refusé. Selon l’Observatoire crédit logement CSA, la production de crédits s’est effondrée de 40% en un an. Les Français ont envie d’acheter, mais beaucoup n’arrivent pas à avoir les garanties suffisantes pour les banques.
 
Les taux d’intérêt augmentent toujours et cela va vite. 3% en moyenne pour un crédit sur 20-25 ans, sûrement 4% à la fin de l’année. Il y a encore deux ans, on était à moins d’1%. Du coup, ceux qui sont déjà propriétaires rechignent à déménager et à se lancer dans un nouveau crédit qui sera plus cher, que ce soit pour leur résidence principale ou un investissement et par conséquent, la demande ralentit. 
Du côté de l’offre, cela se tend aussi car le marché du neuf connaît un sérieux coup de frein avec une chute de 25% des mises en vente de logements neufs. En cause : la hausse des prix des matériaux, le bois, l’acier, l’énergie, construire revient beaucoup plus cher qu’avant. Les promoteurs se plaignent de ne plus rentrer dans leurs frais du fait des normes réglementaires qui se sont durcies. Des élus qui rechignent à délivrer des permis de construire. Résultat : un projet de construction sur cinq est abandonné. 

Le marché se grippe

 
Les prix baissent doucement. Dans l’ancien, selon les notaires, les prix à Paris ont perdu 5% en un an. Ailleurs en France, les tarifs aussi se tassent mais pas encore assez pour compenser la hausse des taux.

En fait, acheteurs comme vendeurs jouent la montre, ou renoncent à leur projet, Le marché se grippe. Les professionnels demandent l'aide de l'État, agents immobiliers, courtiers, promoteurs, artisans du bâtiment évoquent une véritable bombe sociale et demandent des mesures chocs pour soutenir le secteur. Ils attendent beaucoup du conseil national de la refondation consacré au logement. Après avoir été repoussé, il doit se tenir lundi 5 juin.

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