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Essence : le mouvement social de TotalEnergies risque-t-il de perturber l'approvisionnement dans les stations-services ?

Le mouvement social pour les salaires se poursuit chez TotalEnergies. Mardi 4 octobre, la raffinerie de Normandie est en cours d’arrêt. Y a-t-il un risque de pénurie de carburant ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Une station-service TotalEnergies à Caen (Calvados). (AURÉLIEN ACCART / RADIO FRANCE)

Que les automobilistes se rassurent tout de suite : selon le groupe TotalEnergies, il n'y a pas de risques au niveau approvisionnement. Il y a suffisamment de stocks.

>> Ristourne dans les stations TotalEnergies : "C’est le coup de grâce" pour les indépendants selon un syndicat du secteur

Selon le géant pétrolier, les autres raffineries françaises, Feyzin et Donge, elles, ont repris le travail. Seule la raffinerie Normandie située à Gonfreville-l'Orcher, en Seine-Maritime, est encore en grève. Certes, c’est la plus importante de France mais TotalEnergies va compenser par des importations. 

À l’origine du mouvement, la CGT, elle, n’a pas tout à fait le même point de vue : elle fait état de perturbations sur de nombreux sites et dépôts de carburants. Elle parle d’un mouvement qui dure depuis une semaine et, surtout, qui s’installe. C’est un véritable bras de fer qui se joue entre d’un côté les salariés qui demandent des augmentations de 10% au moins et, de l’autre, la direction qui ne veut pas céder. Elle explique avoir déjà octroyé 3,5% de hausses de rémunération en début d’année, que les négociations salariales habituelles obligatoires vont démarrer début novembre, et qu’elles ont été justement été avancées de quelques mois à cause de l’inflation.  

La ristourne et le rush dans les stations

Dans le même temps, TotalEnergies fait face à un afflux de clients. C’est en effet le rush dans ses stations-services. En septembre, le groupe a enregistré 30% de fréquentation en plus : les Français veulent profiter de la remise de 20 centimes par litre à la pompe, ristourne qui s’ajoute à celle de 30 centimes du gouvernement. Et Total s’attend à un mois d’octobre encore très chargé comme cette fin d’année aussi. Même si à partir du 1er novembre, le groupe, mais aussi le gouvernement, vont chacun baisser leur ristourne à 10 centimes par litre.   

En attendant, le prix du pétrole remonte car depuis la semaine dernière, le gazole a repris quatre centimes. On n’avait pas vu une telle reprise depuis fin août. Cette hausse traduit l’inquiétude des milieux d’affaires et des industriels avant la réunion, le 5 octobre à Vienne, des pays producteurs de pétrole, les pays de l’Opep. Ils devraient acter une importante baisse de leur production : face à la demande de pétrole qui a tendance à diminuer avec le ralentissement de l’activité mondiale, ils cherchent à soutenir les prix. Bref, le pétrole pas cher, ce n’est pas encore pour demain.

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