Economie : les recommandations de l'OCDE pour la France
L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a présenté son rapport annuel sur la santé de l’économie française. Rapport que l’on pourrait résumer ainsi : bien, mais peut mieux faire. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Dans son rapport annuel sur la santé de l’économie française, publié jeudi 18 novembre, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) salue la façon dont la France a géré la crise du Covid en soutenant massivement l’activité, avec la mise en place du "quoi qu’il en coûte", mais aussi en déployant la vaccination. C’est ce qui a permis cette reprise bien plus forte que prévu que l’OCDE souligne, en relevant sa prévision de croissance pour l’hexagone : autour de 6,8% cette année et 4,2% l’an prochain.
Après ces félicitations, l’institution internationale passe vite aux préconisations et c’est un véritable traitement de choc qu’elle dresse. Selon l’OCDE, le soutien de l’économie doit être maintenant beaucoup plus sélectif et il est temps de l’orienter vers l’avenir : les plans de relance et d’investissement France 2030 sont des opportunités incroyables, mais ces 135 milliards d'euros ne seront utiles que s’ils soutiennent réellement le numérique et la transition écologique. Il faut les déployer rapidement si on veut que ces investissements portent la reprise.
Des dépenses sociales trop élevées, selon l'OCDE
L’OCDE alerte aussi sur les dépenses, notamment les dépenses sociales, beaucoup trop élevées à ses yeux. Elles représentaient un tiers du PIB avant la crise. Selon l’OCDE, Emmanuel Macron a eu raison, par exemple, d’engager la réforme de l’assurance chômage ou de s’attaquer aux aides au logement (APL), mais il faut désormais aller plus loin en les ciblant sur les ménages les plus modestes. Même chose avec les niches fiscales, ces systèmes qui permettent de payer moins d’impôts. L’OCDE préconise de les réduire, notamment celles qui sont anti-écologiques. L’objectif étant de restaurer les comptes publics très dégradés par la crise.
Pour ça, il faut continuer les réformes et la première citée est la réforme des retraites. L’OCDE propose un relèvement progressif de l’âge légal de départ à 64 ans à partir de 2025. Étant donné le poids des pensions dans notre budget – plus de 13% du PIB – une réforme des retraites peut réduire drastiquement notre dette publique. Il y a urgence, tant celle-ci a explosé pendant la crise. Elle atteint 115% du PIB. L’OCDE prévient : c’est une vraie menace pour notre pays.
Autant dire que ces recommandations sont loin d’être populaires. Mais, elles ressemblent, à s’y méprendre, à une véritable feuille de route pour le prochain quinquennat. Reste à savoir qui s’en saisira.
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