Consommation : Ikea, Nike... face à des problèmes d'approvisionnement
Si vous voulez acheter une étagère, des petits objets de bureau chez Ikea, vous risquez être déçus : un produit sur cinq est en rupture de stock. Nike connaît aussi des retards de livraison. Le décryptage de Fanny Guinochet.
Les problèmes d'approvisionnement se multiplient chez Ikea et chez Nike. En cause, les difficultés de transport depuis l’Asie notamment, où l’essentiel de ces produits sont fabriqués : avec la reprise économique, les conteneurs manquent pour les livraisons en bateau, du coup, les trajets sont plus chers, les rotations moins nombreuses, et les délais s’allongent. Sans oublier le manque de chauffeurs routiers, pour les transports européens, et l’envolée des tarifs de l’énergie qui augmentent encore les coûts d’approvisionnement.
Dans ce contexte, de nombreuses enseignes se retrouvent coincées : chez Ikea, il y a des pénuries sur 20% des produits vendus en magasin ou sur le site internet. Même problématique chez Nike qui enregistre, pour ses baskets ou ses vêtements, un manque de stocks équivalent à 10 semaines de production. À cause du Covid, les usines de ses fournisseurs en Indonésie ont, certes, rouvert, mais elles ont accumulé de gros retards. Quant à celles situées au Vietnam ; elles sont pour la plupart toujours fermées en raison de la pandémie.
Et ce Noël 2021 risque bien d’être perturbé. Sous le sapin, des jouets pourraient manquer, notamment ceux où il y a des composants électroniques, comme les consoles de jeux, les poupées intelligentes, etc. On estime que c’est 30% du marché. La faute aux fabricants chinois et taiwanais, qui n’arrivent pas à répondre à l’ensemble des demandes. En ce moment, c’est la ruée, toutes les grandes chaînes de magasins de jouets se battent pour constituer leurs stocks, et les fournisseurs privilégient les plus offrants, ceux qui paient le plus.
Des augmentations de prix en vue
Pour l’instant, les augmentations de prix sont globalement contenues par les distributeurs, qui rognent sur leurs marges mais ça pourrait bien ne pas durer tant les matières premières augmentent : en quelques mois, le sucre a pris 45%, le blé 32%, 60% de hausse de prix pour la pâte à papier. Du coup, le prix des papiers toilettes, essuie-tout, protections hygiéniques devraient augmenter de 30%, annoncent les grandes marques du secteur comme Lotus ou Okay. Et on risque de payer plus cher les pâtes, le café, ou encore l'huile d’olive.
Enfin, c’est sans compter sur les possibles augmentations de salaires, prévient le président du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux : selon lui, si on augmente trop les rémunérations, ce sera forcément répercuté sur le client à la fin.
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