Budget : le gouvernement table sur 20 milliards d'euros d'économie en 2025

Avec une croissance plus basse et un déficit plus élevé que prévu, selon le gouvernement, les économies à réaliser seront deux fois supérieures à ce qui était envisagé.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Bercy, le ministère de l'Économie, le 18 décembre 2023. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

La situation économique française est nettement moins bonne que prévu et la croissance moins forte qu’attendue. Le 18 février, le gouvernement a abaissée sa prévision de 1,4% à 1% et les 4,9% de déficit, que le gouvernement visait en 2023 sont largement dépassés. Depuis plusieurs jours, le gouvernement préparait les esprits à des coupes budgétaires, mais la potion se révèle bien plus amère, le tour de vis bien plus sévère, puisque selon Bruno Le Maire les 10 milliards de crédits annulés cette année ne seront qu’une première étape, il y aura d’autres économies à venir. Thomas Cazenave, le ministre délégué au budget, laisse entendre, mercredi 6 mars, que cela pourrait être autour de 20 milliards d’euros d’ici 2025.

On ne sait pas où le gouvernement va couper, si ce n’est qu'il cherche un peu partout. Étant donné les montants évoqués, il prévoit de tailler dans le budget de l’État, qui représente environs 30% des dépenses publiques globales, mais aussi du côté de la Sécurité sociale. En ce moment, l’exécutif passe en revue tous les postes, les aides sociales, la santé (il regarde par exemple les affections longue durée). Et il a dans le viseur l’assurance-chômage. Il ne cache pas sa volonté de faire des économies et il met la pression sur les partenaires sociaux qui négocient actuellement sur l’emploi des seniors.

En revanche, les budgets sanctuarisés semblent être la sécurité, mais aussi la défense. Et l'État refuse d’augmenter les impôts, même pour les plus riches, car la France a déjà un niveau de prélèvements parmi les plus élevés.

Un risque d'accentuer le ralentissement économique

Mais des économistes, comme Olivier Blanchard, mettent en garde sur les conséquences que peuvent avoir ces coupes budgétaires. Ce professeur à l’école d’économie de Paris, ancien économiste au Fond monétaire international (FMI), une figure reconnue, estime que ces coups de rabots n’interviennent pas au bon moment. Certes, Olivier Blanchard reconnait que l’État français vit au-dessus de ses moyens. Mais dans un entretien au journal le Monde, il explique aussi que quand l’activité freine, il est dangereux de réduire de façon trop brutale le déficit, car ça risque d’accentuer encore le ralentissement économique. Surtout, étant donné l’ampleur des enjeux (la transition écologique, la guerre aux portes de l’Europe), selon Olivier Blanchard, "il faut être prêt à soutenir encore l’économie, même si cela implique un déficit plus important pendant un moment".

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