Alternance : le gouvernement taille dans les aides à l'apprentissage
Le ministère du Travail vient d’envoyer aux partenaires sociaux un projet de décret. Celui-ci prévoit de supprimer l’aide de 6 000 euros versée aux employeurs qui embauchent des jeunes de moins de 30 ans en contrat de professionnalisation. Et cette suppression promet d’être très rapide, puisqu’elle interviendra dès le 1er mai prochain. Il s’agit uniquement de l’aide pour les contrats de professionnalisation, ces contrats en alternance associent formation pratique en situation de travail et formation théorique dans un organisme de formation ou une entreprise. L’aide unique de 6 000 euros sera donc réservée uniquement au recrutement des apprentis en formation initiale.
Et c’est le signe, si on en doutait encore, que le "quoi qu’il en coûte" est bel et bien terminé. Car c’est bien pendant la crise sanitaire que le gouvernement avait mis en place ces primes pour inciter les entreprises à prendre des apprentis ou des salariés de moins de 30 ans. L’idée était d’encourager l’emploi des jeunes. Depuis, ces aides ont été plusieurs fois prolongées, mais là, étant donné la situation budgétaire, le gouvernement taille dans cette dépense.
Le patronat estime que ce "n'est pas une bonne idée"
L’exécutif table sur 200 millions d’euros au total d’économies. Mais ce premier tour de vis promet surtout d’en appeler d’autres. Cela fait déjà quelque temps que le gouvernement cherche à revoir son soutien à l’apprentissage, au motif qu’il y a probablement des effets d’aubaine. Les entreprises ont tellement besoin de main-d’œuvre actuellement, que même sans primes de l’État, elles embauchent de toute façon des jeunes, notamment les plus qualifiés, inutile donc de les aider.
Les patrons ne sont pas contents et ils l’ont tout de suite fait savoir. "S'en prendre aux formations en alternance n'est pas une bonne idée", a jugé dans un communiqué la CPME , qui représente les petites entreprises. L’organisation patronale estime qu’arrêter les aides est une véritable erreur à un moment où la conjoncture se tend, où le chômage des jeunes risque de remonter. Certes, le gouvernement n’augmente pas les impôts des entreprises, mais rogne les soutiens ici et là. C’est aussi ce qui fait réagir le patronat.
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