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Alimentation : la grippe aviaire fait encore progresser le prix des œufs et fait craindre une pénurie

Après la moutarde, va-t-on manquer d’œufs ? Il y a déjà très fortes tensions sur ce produit. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des oeufs prêts à être commercialisés. (JULES HAUSS / RADIO FRANCE)

C’est une mesure sanitaire à cause de la grippe aviaire : tous les élevages doivent rester au chaud. C’est évidemment une mauvaise nouvelle qui risque encore de faire monter le prix des œufs, sachant qu’ils ont déjà beaucoup augmenté. Selon  Dominique Schelcher, le patron de Système U, avec +50%; l'œuf est un des produits dont le tarif a le plus progressé cette année. En cause, notamment, l'abattage de nombreuses volailles pour endiguer la propagation de la maladie. Résultat : moins de poules pondeuses et donc moins d’œufs.

Or, comme pour les autres aliments, les producteurs subissent la hausse des prix des céréales, pour nourrir les volailles, celle des tarifs du transport, de l’emballage, etc. Ce confinement de volailles risque d’aggraver encore la situation alors que les supermarchés ont déjà du mal à s’approvisionner, il faut donc se préparer à des ruptures. Avant ce confinement, le syndicat national des œufs alertait déjà sur les problèmes de pénuries et parlait de situation "critique".

Les consommateurs en achètent plus qu’avant

Avec l’inflation, pour de nombreux foyers, l’œuf est pourtant devenu un produit de substitution à la viande ou au poisson devenus hors de prix. Pour avoir des protéines animales, nombreux sont ceux qui se tournent vers les œufs : +5% de ventes en plus ces trois derniers mois, par rapport à la même période l’an dernier. Et le problème est là : d’un côté, vous avez moins d’offre à cause de la baisse de la production et, de l’autre, plus de demandes de la part des consommateurs. D’où les tensions.  

En dehors de la consommation quotidienne, l'œuf sert aussi de base à de nombreuses préparations, tels que des mayonnaises, sauces, gâteaux, plats préparés, etc. Il y a donc un risque d’effet domino sur de nombreux produits de l’industrie alimentaire. Plus largement, la pénurie impacte toute la filière : les poulets, canetons, poussins... Selon les professionnels, la production française pourrait baisser de 10% cette année. Il faut donc s’attendre à quelques difficultés pour trouver la traditionnelle dinde de Noël. Idem pour le foie gras. L'État tente de compenser les pertes du côté des éleveurs (pas des consommateurs !) et ça lui coûte cher : l'indemnisation dépasse déjà le milliard d’euros.

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