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À quoi va ressembler la nouvelle réforme de l'assurance chômage ?

Le parlement a adopté jeudi 17 novembre la réforme de l’assurance chômage. Qu’est-ce qui va changer ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Formulaire de demande d'admission à l'assurance chômage totale. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

C'est la philosophie même de l’assurance chômage qui est transformée par cette réforme. Les règles d’indemnisation seront désormais modulées en fonction de la situation économique. Cela veut dire que plus le marché du travail sera bon, moins l’assurance chômage sera généreuse avec vous si vous êtes à Pôle emploi ; et au contraire, si la conjoncture se détériore, vous serez mieux protégés.

Voilà pour le principe, maintenant on attend les critères qui seront pris en compte pour activer cette modulation. Est-ce que ce sera le nombre de postes à pourvoir, le taux de chômage, le taux de croissance ? A priori, les montants d’allocation chômage ne devraient pas être trop modifiés, en revanche il faut s’attendre à devoir travailler plus longtemps pour avoir droit à la même durée d’indemnisation qu’aujourd’hui.

Mise en œuvre dès 2023

Le gouvernement présentera aux partenaires sociaux ces critères, lundi 25 novembre. Il veut aller vite pour enclencher sa réforme dès l’an prochain. Dans ce texte, il y a aussi des points concernant l’abandon de poste.  Aujourd’hui, si vous abandonnez votre poste sans prévenir, votre patron vous licencie pour faute, et vous pouvez avoir des indemnités. Là, ce sera terminé : votre abandon de poste sera considéré comme une démission et vous ne pourrez plus toucher d’allocation. Ce changement est une demande des employeurs, qui se plaignent d’avoir des salariés qui leur font faux bond du jour au lendemain car protégés par l’assurance chômage.

Si à deux reprises en un an, vous dites non à un CDI (après un contrat en CDD ou en intérim sur le même poste, le même lieu, le même salaire), vous pouvez perdre vos droits au chômage. Le gouvernement n’était pas favorable à cette disposition, mais il l’a ajoutée pour obtenir le vote des Républicains et s’éviter un 49.3. Dans les faits, toutefois, peu de sanctions risquent d’être prononcées  dans la mesure où, en plus, il faut que le poste refusé corresponde à celui que vous avez défini en vous inscrivant au chômage (cela ressemble un peu à une usine à gaz...)

Il n’empêche : avec cette réforme, le gouvernement souhaite inciter les chômeurs à reprendre plus vite un travail. Il ne perd pas de vue son objectif : atteindre le plein emploi à la fin du quinquennat.

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