À cause de l'inflation, les incidents de paiements augmentent
Avec la hausse des prix de la vie quotidienne, de plus en plus de Français ont du mal à boucler leur fin de mois et de plus en plus difficile de payer les crédits. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Que ce soit des crédits immobiliers, de voitures, ou même des prêts à la consommation, selon la Banque de France, les incidents de paiements ont augmenté de 10% cette année. Par "incidents", il faut entendre, des difficultés voire des impossibilités pour payer sa mensualité.
Comme tout augmente - tels que les prix de l'alimentaire ou encore le carburant - , les ménages les plus modestes se retrouvent pris à la gorge. Ils rognent sur les sorties s’ils en ont, les petits plaisirs mais avec une inflation qui s'installe plusieurs mois, souvent ça ne suffit plus. Ils peuvent demander à la banque, par exemple, à baisser le montant de ce qu’ils doivent rembourser chaque mois. La contrepartie, c'est un étalement dans le temps de leur crédit et ça veut souvent dire des frais bancaires en plus. Sans oublier que, parfois, les banques refusent. Certains sont alors contraints de reprendre un crédit pour payer le crédit : et c’est le cercle vicieux. Les crédits à la consommation d’ailleurs repartent à la hausse : +9% au premier trimestre, cette année. Enfin, malheureusement, parfois, quand la situation est trop dégradée, une procédure de surendettement est déclenchée.
Les banques n'ont pas été très regardantes
La hausse des taux d’intérêts risque encore de compliquer la donne. En fait, comme les taux étaient très bas ces dernières années, les banques ont beaucoup prêté sans être trop regardantes sur le niveau d’emprunt des ménages et elles ont parfois accordé des crédits dont les mensualités représentaient jusqu’à 40% des revenus. D’où les problèmes, aujourd’hui, pour de nombreux foyers qui n’ont pas du tout de marges pour encaisser la hausse des prix des produits du quotidien. Mais, les règles ont changé, les conditions d’accès aux prêts se sont beaucoup durcies, justement, pour éviter ces situations dramatiques. Les banques font désormais plus attention quand elles accordent des prêts.
Avec la hausse des taux d’intérêt, les prix de l’immobilier vont baisser. C’est ce que prévoit la Banque centrale européenne (BCE). Selon elle, il va y avoir une correction car les prix immobiliers ont été surévalués ces dernières années de 15% en moyenne. D’ou son avertissement : le marché pourrait connaître un retournement. Mais, tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne, la Slovaquie, l’Estonie, les Pays-Bas ou encore la Grèce sont les plus exposés. La France a moins de risques de connaître un krach immobilier.
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