80 ans du Débarquement : les commémorations renforcent un tourisme mémoriel qui ne faiblit pas

On a pu voir ces dernières semaines les visiteurs se bousculer sur les sites emblématiques du Calvados et de la Manche. Le tourisme mémoriel est devenu une véritable manne pour les régions, notamment la Normandie.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Camions amphibies DUKW sur la plage d'Arromanches-les-Bains, le 5 juin 2024, dans le cadre du 80e anniversaire du débarquement allié de la Seconde Guerre mondiale en Normandie. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Tout au long de l'année, la Normandie accueille régulièrement des soldats, des vétérans, des touristes, sur les sites marqués par la Seconde Guerre mondiale. Mais pour ce 80e anniversaire du Débarquement, le 6 juin, les hôtels sont pleins, les locations et chambres d’hôtes s’arrachent.

Chaque année, 5,5 millions de visiteurs, dont près de 42% d'étrangers viennent. Des familles, mais surtout des retraités, avec un pouvoir d’achat important, qui restent une semaine sur place. Ce tourisme mémoriel est un vrai enjeu économique majeur pour la région. Une étude locale estime qu'il génère près de près de 8 500 emplois, directs et indirects, et rapporte 700 millions d’euros à la Normandie.

Des sites aménagés et de nombreux musées

Un véritable écosystème s’est mis en place, car la région a vu l’atout de ce patrimoine. Elle a mis en valeur la centaine de lieux de mémoire dont elle dispose, comme les cimetières militaires ou les lieux de bataille, elle a aménagé les sites et ouvert près d’une cinquantaine de musées. Le plus visité est le Mémorial de Caen, très moderne, qui accueille 500 000 visiteurs par an. Ce à quoi il faut ajouter les ventes de souvenirs, tasses, affiches, mais aussi des uniformes d’époque qui partent comme des petits pains en ce moment. On n'oublie pas non plus le secteur de l’édition, car il y a aussi un attrait pour les livres, catalogues, ainsi que les films, documentaires, podcasts liés à cette période.

C’est donc un filon, même si certains trouvent qu’il est indécent, puisque cela revient à exploiter commercialement des pages difficiles de notre Histoire. Mais la Normandie n'est pas la seule. De nombreuses régions surfent sur ce créneau. Le gouvernement a d’ailleurs mis en place un site "Les Chemins de la mémoire", qui regroupe les lieux à visiter dans l’Hexagone. On peut citer Nantes, avec le quai de la Fosse d’où partaient les navires du commerce des esclaves, Lyon et son Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation, ou encore à Paris, l’Arc de triomphe, monument de mémoire le plus visité.

Selon les estimations du cabinet Protourisme, les retombées du tourisme mémoriel en France représentent plus de trois milliards d’euros par an. Cette année, avec les 80 ans du D-Day, ce devrait être encore plus.

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