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Le débrief politique. Stéphane Le Foll s'en prend aux "chafouins" et aux "comptables en robe"

Stéphane Le Foll s'adresse aux "bidouilleurs" et aux "chafouins", Nicolas Sarkozy veut les voix des chasseurs et néglige les électeurs de l'ouest, François Fillon n'a rien contre les électeurs de gauche... C'est le débrief politique avec Yaël Goosz.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, le 5 octobre 2016 (LEON TANGUY / MAXPPP)

Le camp Hollande contre-attaque

Faut-il mettre le sauvetage d'Alstom à Belfort sur le compte d'un coup de com' politique ou de la sagesse industrielle ? L'exécutif est sous le feu des critiques. En visite chez Safran dans le Val-d'Oise mercredi 5 octobre,  François Hollande l'a dit : "L'État a pris ses responsabilités pour assurer la pérennité du site de Belfort."

Et c'est désormais tout le camp Hollande qui fait bloc dans la perspective de sa candidature à l'élection présidentielle de 2017. À se demander si Stéphane Le Foll est le porte-parole du gouvernement ou de la future campagne de François Hollande. Mercredi 5 octobre, face aux journalistes, le ministre a ainsi sorti deux graphiques destinés à illustrer le bon bilan du quinquennat : le premier sur l'évolution du déficit de la sécurité sociale, en forme de "smiley avec un grand sourire", et le second sur la dette de la sécurité sociale, en forme de "sourire à l'envers" parce qu'"elle baisse"

Et Stéphane Le Fol d'attaquer et de s'adresser "à tous ceux qui critiquent, à tous les comptables en robe, à tous les bidouilleurs, à tous les chafouins, à tous les mélancoliques, aux Gaulois et aux autres".

Il y a ceux qui parle et il y a ceux qui agissent. Et pendant que ceux qui parlent, parlent, la France, elle, se redresse

Stéphane Le Foll

le 5 octobre 2016

Au PS, un trentenaire peut en cacher un autre

Pendant que les projecteurs étaient braqués sur Emmanuel Macron mardi 4 octobre au soir à Strasbourg, Matthias Fekl, 39 ans, secrétaire d'État au commerce extérieur, lançait son mouvement, Movida, destiné à "porter la gauche de demain". Un club qui ne coupe pas le cordon ombilical avec le Parti socialiste... bien au contraire. Trente à quarante parlementaires se sont déjà laissés séduire. 

Matthias Fekl se révèle très productif, puisqu'il contribue à alimenter la boîte à idées de François Hollande pour 2017, notamment sur les institutions. Le chef de l'État devrait y piocher des éléments pour son discours prévu jeudi 6 octobre à l'Assemblé nationale à l'occasion du colloque "Refaire la démocratie".

La droite à la chasse aux voix

En campagne à Montauban mercredi 5 octobre, Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite et du centre, rend visite aux chasseurs du Tarn-et-Garonne. Une quasi-routine de campagne. En France, 1,5 million de personnes sont détentrice d'un permis de chasse. S'il retrouve le pouvoir, Nicolas Sarkozy promet que la chasse ne sera plus sous la tutelle de l'écologie et qu'il y aura un secrétaire d'État dédié aux chasseurs.

Nicolas Sarkozy mise sur le nord et le sud

Sûr de sa stratégie, Nicolas Sarkozy l'a expliqué en substance à l'un de ses amis politiques : "Tu verras, je mets le paquet sur les électeurs du nord et du sud de la France, là où le FN est fort. Ailleurs ça ne sert à rien. L'ouest n'ira pas voter à la primaire"

Sauf qu'en région, la plupart des grands élus Les Républicains constatent que la primaire de la droite intéresse et motive de plus en plus de monde... y compris dans l'ouest. Plus de 20 000 Français de l'étranger sont d'ores et déjà inscrits, soit trois fois plus que pour la primaire socialiste de 2011. Et si Nicolas Sarkozy s'était trompé de campagne ?

François Fillon, la gauche, les sondages et le Pape

Il y a un point où François Fillon est 100% d'accord avec Alain Juppé : la primaire de la droite doit être très ouverte. Et de critiquer Nicolas Sarkozy, qui aurait tort de polémiquer sur la participation d'électeurs de gauche : "Que tous viennent ! Plus il y aura d'électeurs à cette primaire, plus le candidat bénéficiera d'une force et d'une légitimité."

François Fillon sera-t-il le troisième ou le quatrième homme de la primaire de la droite ? Il ne décolle pas dans les sondages. Mais les sondages, il n'y croit pas. Adepte de la méthode Coué, il préfère se référer à la jauge des salles où il fait meeting et aux 84 parlementaires qui se sont rangés derrière lui : "Ça doit bien vouloir dire quelque chose".

Point frappant dans sa campagne : l'ex-Premier ministre trace un sillon très conservateur sur les sujets de société. Même quand le Pape se trompe en dénonçant la propagation de la "théorie du genre" dans les manuels scolaires français, François Fillon se range derrière lui. Le mouvement Sens commun, bras politique de la Manif pour tous, appelle d'ailleurs à voter Fillon.  

La note du débrief

15 sur 20 pour Thomas Clay. Une note d'encouragement pour ce juriste de 47 ans, qui prend les rênes de la Haute autorité du Parti socialiste chargée de veiller "à la régularité de la désignation du (de la) candidat(e)". Thomas Clay est l'un des meilleurs spécialistes juridiques de la notion d'arbitrage. C'est lui qui avait déposé le recours contre Bernard Tapie dans l'affaire du Crédit Lyonnais. Cette fois il devra arbitrer la bataille de Solférino. On lui souhaite bonne chance.

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