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Le débrief politique. Fillon, candidat, n'a toujours pas tourné le dos à la polémique

Fillon garde le cap vers la présidentielle avec le soutien du comité politique, Macron savoure, Marine Le Pen, elle, tente de séduire les PME. Tout ce qu'il ne fallait pas rater de l'actualité politique du lundi 6 mars avec Louise Bodet. 

Article rédigé par franceinfo, Louise Bodet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
François Fillon, candidat de la droite et du centre, à son arrivée au comité politique Les Républicains lundi 6 mars.  (GABRIEL BOUYS / AFP)

 Fillon a le soutien du comité politique LR 

Quelle issue à la crise ouverte par les révélations du Canard Enchaîné il y a cinq semaines qui ont déclenché l'affaire Fillon ? François Fillon peut-il tenir ? Lui, en tout cas, l'affirme. Lundi soir, le comité politique LR a renouvelé "à l'unanimité son soutien" au candidat soupçonné d'emploi fictif. En annonçant cette décision, le président de l'instance, Gérard Larcher, a précisé qu'il allait prendre des initiatives pour oeuvrer au rassemblement de la droite et du centre. 

 Juppé ne sera pas le plan B

En évoquant un "gâchis", le finaliste de la primaire a indiqué lundi matin qu'il ne serait pas le candidat de la droite et du centre à la présidentielle. "Je ne suis pas en mesure de réaliser un projet fédérateur et c'est pourquoi je confirme que je ne serai pas candidat à la présidence de la République" a expliqué Alain Juppé, lors d'une conférence de presse.

Après le "non" de Juppé, quel plan C ? 

A défaut de plan J comme Juppé, le plan B c'est Baroin. L'homme a une expérience locale comme maire de Troyes. Il a une expérience nationale comme député et sénateur et il a été plusieurs fois Ministre, notamment de l'Economie. François Baroin aurait 3 qualités essentielles : fédérateur comme Président de l'Association des Maires de France, loyal, comme il l'a été avec Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy et aussi, meilleure arme "anti-Macron" en incarnant le renouvellement.  Le problème c'est que François Fillon n'a pas l'intention de jeter l'éponge. "Seul Alain Juppé avait une certaine légitimité.. Baroin, il n'a même pas participé à la primaire. Et puis Wauquiez, Bertrand, Le Maire, Pecresse, NKM. Les autres représentants de sa génération ne l'accepteraient jamais" dit un proche de Fillon. 

L'affaire Fillon fait celles de Macron 

La décision d'Alain Juppé qui renonce à reprendre le flambeau arrange Emmanuel Macron. Le retour d'Alain Juppé moins clivant que François Fillon ne faisait pas les affaires d'En Marche, mais avec une petite pointe  d'arrogance , les piliers du parti se laissent aller - maintenant que le vent du boulet est passé - à fanfaronner un peu.  "Ni Bayrou, ni les juppéistes ralliés n'auraient fait marche arrière" croit savoir un macroniste de la première heure. De toute façon, Macron, Juppé, c'est un peu  Kennedy contre Nixon" rigole-t-il.

Plus prudent, mais finalement  peut être encore plus piquant , un député de gauche explique préférer  attendre le prochain épisode avant de s'envirer. Vu le délire scénaristique, dit-il  "on n'est pas à l'abri d'un retour du retour des morts vivants". Pour autant, le clan Macron ne qualifie pas  l'obstination de François Fillon d'aubaine. "La seule dont tout cela fait le jeu, c'est Marine Le Pen" s'inquiète une jeune macroniste. Personne n'échappe au discrédit. 

Marine Le Pen en campagne devant les PME 

Marine Le Pen a passé un grand oral ce lundi matin devant la CPME, l'ex-CGPME, un "j'aime l'entreprise" version frontiste. "Personne ne peut nier à la lecture de mon projet de 144 engagements que mon projet est résolument tourné vers les TPE et les PME, voilà pourquoi mon projet peut se résumer par les TPE et les PME d'abord" a lancé la présidente du Front National à la tribune. 

Hamon à la relance 

Dans des confidences aux quotidien économique Les Echos, Julia Cagé, la conseillère économique chargée du Revenu universel d'existence cher à Benoît Hamon, évoque un toilettage de ce projet très controversé. Le candidat socialiste doit d'ailleurs en annoncer le chiffrage dans les jours qui viennent. Benoît Hamon reste confronté à la fronde du PS. Christophe Castaner, député-maire de Forcalquier, qui a rejoint Emmanuel Macron il y a déjà plusieurs mois, démissionne du PS. Précisément, il "suspend son appartenance au parti" pour pouvoir donner son parrainage au candidat d'En Marche, rapporte le journal Le Figaro.

La note du débrief 

Franceinfo a choisi de donner une bonne note au binôme Hollande-Cazeneuve. Le prix du travail de sape en commun en quelque sorte, contre le Front National. Dans une interview à 6 quotidiens européens dont Le Monde, le Président de la République promet de "tout faire pour que la France ne puisse pas être convaincue" par le projet de Marine Le Pen. C'est "son ultime devoir", à l'heure où la "menace" d'une victoire FN "existe". Le FN qui veut "quitter l'Europe, se fermer au monde et imaginer un avenir entouré de barrières de toutes sortes et de frontières défendues par des miradors". 

De son côté, le Premier ministre qui était aujourd'hui en Lorraine,  s'en est pris aux "mensonges dissimulés" derrière les "messages simplistes" du Front national, lors d'une visite dans une usine Renault. Depuis le début de l'année, les agendas des deux têtes de l'exécutif ressemblent à un tour de France des terres frontistes, même si leurs nombreux déplacements sont désertés par les journalistes, trop occupés par la campagne présidentielle. 

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