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Le débrief politique. L'hommage de la Nation à Simone Veil

Simone Veil au Panthéon, la première session des questions au gouvernement de l'ère Philippe, l'introspection à droite... tout ce qu'il ne fallait pas rater dans l'actualité politique de mercredi. 

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Un hommage national a été rendu à Simone Veil mercredi 5 juillet. (ALAIN JOCARD / AFP)

L'hommage de la Nation à Simone Veil 

Un hommage national a été rendu mercredi 5 juillet à Simone Veil, déportée à Auschwitz à l'âge de 16 ans, ancienne ministre et académicienne. L'occasion pour le président de la République Emmanuel Macron d'annoncer son entrée au Panthéon. "Je vous prie, madame, de recevoir l'immense remerciement du peuple français à l'un de ses enfants tant aimé", a dit le Président. "C'est pourquoi j'ai décidé en accord avec sa famille que Simone Veil reposerait avec son époux au Panthéon." Simone Veil sera la 5e femme à entrer dans le "tombeau des grands hommes". 

Pour cet hommage national, la classe politique était quasiment au grand complet : François Hollande, Nicolas Sarkozy et une dizaine d'anciens Premiers ministres étaient présents. Le Président actuel a salué la femme exceptionnelle qu'était Simone Veil. "Cette vie de femme offre à notre regard des abîmes dont elle aurait dû ne pas revenir et des victoires éclatantes qu'aucune autre qu'elle n'aurait su remporter." Émancipation des femmes, réconciliation européenne, lutte contre l'antisémitisme... il est vrai que Simone Veil a remporté des combats qui semblaient impossibles. Mais Emmanuel Macron prévient : ces combats ne sont pas des victoires acquises pour toujours. "Ce qui les a fait naître ressurgit sans cesse. Intolérance, sectarisme, haine fanatique ou doctrinaire restent des braises ardentes prêtes à rallumer le pire des embrasements." 

Outre les politiques, les proches de Simone Veil ont aussi salué cette femme d'exception. "Tes yeux pers dans un visage éclairé reflétaient le vécu d'une tragédie indélébile", se remémore ainsi son fils Jean. Il se souvient ensuite d'un voyage à Auschwitz effectué en 2004 avec sa mère. "Tu nous expliquas le voyage dans les wagons à bestiaux avec les pleurs des enfants, la terreur provoquée par la violence gratuite des SS, le tatouage des numéros faisant de vous des 'stücks'. La faim, le froid, la promiscuité." Le chant des déportés a ensuite retenti en forme d'une ultime victoire sur les camps de la mort. Simone Veil est provisoirement enterrée au cimetière du Mont Parnasse avant son transfert au Panthéon, sans doute après l'été. 

Repenser la fonction publique pour dépenser moins

Trouver 5 milliards d'euros pour tenir le déficit sous la barre des 3% du PIB en 2017 : c'est l'équation que va devoir résoudre Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics. Il va diriger les États généraux des comptes de la Nation, jeudi 6 juillet, pour échanger sur le sujet. Pour Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, si on veut réduire les dépenses, il faut repenser la fonction publique. "Partout où le privé peut avoir sa place et fait le même service, dans les même conditions que le public, moi je n'appartiens pas à cette école qui considère que c'est parce qu'on est fonctionnaire qu'on travaille mieux en France. Mais je n'appartiens pas non plus à l'école qui considère que c'est parce qu'on serait du privé qu'on travaillerait moins bien que les fonctionnaires. "

L'info du débrief : Jean-Luc Mélenchon reçoit le prix de l'Innovation digitale

C'est une des images politiques de l'année 2017 : Jean-Luc Mélenchon et ses hologrammes, en meeting. Ça n'a pas échappé au jury de Petit Web, un média en ligne spécialisé dans l'actualité numérique. Le député et leader de La France Insoumise a donc reçu le prix de l'Innovation digitale. Le nouveau et l'ancien monde à lui tout seul, pour un Jean-Luc Mélenchon qui rêverait de s'asseoir dans le fauteuil de Jean Jaurès à l'Assemblée.

Jean-Luc Mélenchon en fait d'ailleurs trop selon Ségolène Royal. L'ancienne ministre de l'Environnement estime qu'il va trop loin, après la rassemblement lundi 3 juillet place de la République et un appel à la même mobilisation le 12 juillet. Le leader de La France Insoumise et ses 16 collègues de l'Assemblée nationale s'opposent à 100% au gouvernement d'Emmanuel Macron et veulent incarner la gauche en effaçant le Parti socialiste. "La campagne électorale est terminée donc maintenant c'est dans l'Assemblée nationale et dans les institutions que les réformes et les décisions politiques doivent se prendre. Mais il ne faut pas appeler à l'insurrection dans la rue.", s'indigne l'ancienne candidate à l'élection présidentielle. Ségolène Royal devient par ailleurs ambassadrice des pôles arctiques et antarctiques, comme Michel Rocard avant elle. Une forme de continuité avec son travail au ministère de l'Environnement dans le quinquennat précédent, selon elle.

Thérapie de groupe pour Les Républicains

Les Républicains ont prévu une réunion mercredi soir au siège du parti, rue de Vaugirard, à Paris. Au total, 900 militants sont attendus aux ateliers de la "refondation". Cette concertation se fait sans tabou, assure le parti, mais sans journaliste non plus, pour ce premier rendez-vous, par crainte du grand déballage, voire du dérapage. En effet, les adhérents veulent apparemment vider leur sac, traumatisés par le feuilleton Fillon et la défaite à l'élection présidentielle qui était sur le papier imperdable. "On a sous-estimé l'attente que ça suscite", reconnaît-on rue de Vaugirard. Tout est officiellement sur la table : statuts, ligne politique, fin ou non de la primaire... Un questionnaire est même envoyé aux adhérents. Des ateliers de réflexion seront organisés dans les fédérations puis quatre nouveaux rendez-vous auront lieu au siège du parti à la rentrée. Les conclusions sont attendues pour la fin du mois de septembre.

En toile de fond de ces ateliers de réflexion, la question du leadership sera très présente. Laurent Wauquiez est le seul postulant pour l'instant. Il devrait officialiser sa candidature lors de sa traditionnelle ascension du Mont-Mezenc, vers la fin du mois d'août ou le début du mois de septembre. Xavier Bertrand ne compte pas se présenter et Valérie Pecresse hésite, tout comme le sarkozyste Roger Karoutchi. L'automne promet d'être sanglant chez Les Républicains, déboussolés par le big-bang Macron. Seuls 25 députés Les Républicains ont voté contre la confiance a gouvernement et 75 se sont abstenus : c'est du jamais vu. Faut-il dans ces conditions s'opposer frontalement à l'exécutif et incarner une ligne dure, identitaire, comme Laurent Wauquiez, ou une opposition constructive ? La réponse devrait se dessiner lors du congrès qui devrait avoir lieu en décembre. Les "constructifs" imaginent aussi créer un nouveau parti à la rentrée. 

La note du débrief : 20/20 pour un lapsus 

La note du débrief attribue un 20/20 au premier gros lapsus de l'ère Edouard Philippe, lors des premières questions au gouvernement. "Vous m'avez indiqué monsieur le député, que vous craignez que je sois le Prési... le Premier ministre" s'est embrouillé Edouard Philippe face à l'Assemblée, ce qui a provoqué des rires. 

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