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franceinfo conso. Cosmétiques : sur 160 produits décryptés, un tiers seulement sont bons pour la santé et l'environnement

Shampooings, déos, dentifrices, crèmes : le magazine "60 Millions de consommateurs" a testé 160 produits. Un tiers se révèlent vertueux pour la planète et bons pour la santé. 

Article rédigé par franceinfo, Jules de Kiss
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Il va falloir faire du ménage dans vos placards. De nombreux cosmétiques testés par "60 Milllions de consommateurs" sont toxiques pour la santé et l'environnement.  (GETTY IMAGES)

Dans son nouveau hors-série, "La crème des cosmétiques" , 60 Millions de consommateurs a testé 160 produits de toutes catégories. C'est une bible, un état des lieux précis de l'offre cosmétique en France. Sylvie Metzelard, rédactrice en chef du magazine nous rassure : des produits sains et pas chers, ça existe. Mais il faut être vigilant... 

franceinfo : Les déodorants d'abord, vous notez qu'avec le confinement la consommation de déodorant a baissé de 45%. Vous voyez d'un mauvais œil les sprays ? 

Sylvie Metzelard : Oui, on déconseille toujours les sprays car à chaque pression, on dégage dans l’air des composés organiques volatiles, les fameux COV, qui contribuent à la pollution de l’air intérieur et qui, pour certains, ont une toxicité avérée.

Pour la composition, le gros mot, c'est aluminium ?

Il y a une véritable controverse scientifique sur le sujet des sels d’aluminium qui pourraient favoriser le cancer du sein. Dans le doute, de plus en plus d’industriels les remplacent progressivement par des poudres absorbantes comme le talc ou le kaolin. Mais, en dehors des sels d’aluminium, ce qui est gênant dans les déodorants, c’est l’alcool éthylique qui peut être irritant ou un substitut d’alcool, le benzyle alcool qui est un allergène. Problématiques encore : les allergènes des parfums qui masquent les odeurs, et on retrouve souvent aussi du benzyle salicylate, un perturbateur endocrinien suspecté, en cours d’évaluation.

À l’inverse, on a présenté la pierre d'alun comme le remède miracle, ce n'est pas aussi simple... 

Ah oui, si on utilise la pierre d’alun pour éviter les sels d’aluminium, c’est raté, car la pierre d’alun qui est un cristal naturel contient des sels d’aluminium !

Alors les dentifrices à présent. Vous en testez 12. Et là, c'est inquiétant. 11 sur 12 sont en rouge ou en orange, à proscrire ou faute de mieux. 

Oui, les notes sont mauvaises et cela s’explique, par exemple, par la présence de laurylsulfate de sodium, un agent moussant, très irritant  pour les muqueuses ; ou par la présence d’ingrédients susceptibles de présenter des nanoparticules.
 
Gare aux nanoparticules, voilà qu'on reparle du dioxyde de titane
 
Oui, de nombreux dentifrices contiennent du dioxyde de titane qui peuvent contenir des nanoparticules. L’usage du dioxyde de titane a été suspendu  dans l’alimentation, mais pas dans les médicaments ou les cosmétiques. On a aussi, parmi les composants des dentifrices, de la silice hydratée, que l’on peut aussi trouver sous forme de nano. 

Et pour l'efficacité, pour la blancheur notamment, ça dépend du taux de fluor ? 

Non, on utilise le fluor pour protéger des caries. On remarque aujourd’hui que pour les dentifrices bio ou les dentifrices solides, on se dispense d’en mettre. Les adeptes du 'sans fluor' craignent une fluorose causée par l’excès de fluor. Or, la fluorose ne concerne que les enfants de moins de 8 ans.

Autre partie de ce hors-série. Le fait maison. Vous donnez énormément de conseils pratiques pour fabriquer ses cosmétiques chez soi. Quels ustensiles, quels ingrédients, quelles règles d'hygiène. Quels sont les avantages du do it yourself ? 

C’est déjà pouvoir réaliser un produit correspondant exactement à ses besoins, dans les bonnes proportions, avec la pleine connaissance des ingrédients que l’on met dedans.

Pas forcément moins cher ?

Dans les boutiques et sites spécialisés, on peut être tenté par beaucoup d’ingrédients et, à l’arrivée, la facture peut être douloureuse. Mais on peut aussi utiliser des ingrédients plus basiques, comme l’huile de noyau d’abricot plutôt que l’huile d’argan (ou de figue de barbarie), très onéreuse. On peut aussi acheter des huiles en version alimentaire, comme l’huile de coco ou d’olive...

Et les limites ? Déjà l'efficacité ? Un déo fait maison, ça peut être efficace ? 

Tout dépend de votre sudation et de ce que vous attendez d’un déodorant, mais les afficionados affirment que oui.

Et d'éventuels dangers du fait maison ?

Le souci principal, c’est l’hygiène, il faut faire très attention lors de la fabrication et bien sûr, ensuite, à l’usage. Et enfin, être prudent avec les huiles essentielles qui ne conviennent pas aux femmes enceintes, aux enfants ou aux personnes souffrant de certaines pathologies.

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