Prise de position de Kylian Mbappé : "c'est très courageux, à deux jours d'un match de l'Euro ", salue Jean-François Lamour
Jean François Lamour ancien ministre des Sports et double champion olympique au sabre 1984 et 1988, salue, sur franceinfo, la prise de position de Kylian Mbappé, qui a déclaré, dimanche 16 juin, être "contre les extrêmes, les idées qui divisent", mettant en avant les "valeurs de tolérance, de mixité et de respect", dans l'optique des élections législatives.
"Les joueurs ont raison de s'exprimer"
C'est d'après lui "courageux pour un joueur de cette trempe" parce que "parler à deux jours d'un match de l'Euro, ce n'est jamais simple", dit-il. Jean-François Lamour rappelle que Jacques Chirac, dont il a été le ministre des Sports, avait affirmé ne "jamais" faire "de compromis avec les extrêmes".
"Les joueurs ont raison de s'exprimer", estime l'ancien champion et consultant pour Radio France pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024, même s'il ne l'a pas fait quand il était athlète, car il a toujours "pensé qu'il fallait laisser les Français libres de voter comme ils le sentaient".
Il ajoute avoir "très mal vécu" ses premiers Jeux olympiques, durant la Guerre froide en 1980, où il était tributaire d'une décision diplomatique de la France, qui menaçait de boycotter les Jeux de Moscou. "Trois semaines avant, Valéry Giscard d'Estaing nous a finalement autorisés à partir, mais sans hymne, sans drapeau, sans défilé", rappelle-t-il. "Cela marque" confie-t-il.
"Toujours être prudent quand un sportif ou une entité sportive prend parti".
Jean-François Lamour, ex-ministre des Sports et consultant pour Radio France durant les Jeux olympiques de Paris 2024à franceinfo
Les élections législatives tombent mal
Concernant la décision d'Emmanuel Macron de convoquer des législatives anticipées, Jean François Lamour estime qu'"il y avait en face d'une non-majorité présidentielle deux partis qui ont tout fait pour amener à la dissolution", mais que c'est "un très mauvais moment pour les Jeux olympiques". Emmanuel Macron aurait dû "prendre la mesure de ce risque", alors que la France va accueillir "les télévisions et des millions de spectateurs" venus "du monde entier", déplore-t-il.
Il y a très peu de chance qu'il ait "une majorité absolue", regrette l'ancien ministre, qui redoute "un marasme politique", mais aussi "des manifestations" et des "incidents" si "tel ou tel parti arrive au pouvoir".
Interrogé à propos de la sécurité de l'événement, "j'ai trouvé une équipe hyper solide" lorsqu'il avait été invité par le ministre de l'Intérieur il y a quelques mois, "donc je n'ai pas vraiment de crainte sur les dispositifs de sécurité", dit-il.
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