Sommet européen : la question de l'adhésion de l'Albanie et de la Serbie à l'UE
Jeudi 14 et vendredi 15 décembre, les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays membres de l'Union européenne se réunissent à Bruxelles lors d'un sommet. Il est question de l'aide à l'Ukraine et de l'adhésion de nouveaux pays.
Dans la région des Balkans, il y a un pays qui attend de pied ferme un nouvel élargissement, c'est l'Albanie. Pour ce pays, la route vers l’Union européenne est encore longue. La culture démocratique y est toujours assez faible, et d’importantes réformes sont encore attendues pour lutter contre la criminalité organisée et la grande corruption, mais aussi pour garantir la liberté d’expression et les droits de propriété.
La position pro-occidentale de l'Albanie en fait un bon élève
Le pays a déposé sa candidature à l'Union européenne en 2009, mais les négociations ont eu du mal à s’ouvrir. Des pays comme la France ou les Pays-Bas ont mis leur veto, ce qui a été particulièrement mal vécu dans cette société albanaise qui est profondément proeuropéenne. L’Albanie a dû ensuite attendre que la Bulgarie lève son propre veto quant à la Macédoine du Nord, puisque les candidatures des deux pays étaient liées. Les négociations d’adhésion se sont finalement ouvertes en juillet 2022.
Dans le contexte actuel de guerre et de tensions internationales, la position pro-occidentale de l’Albanie en fait l’un des bons élèves de l’Union européenne. Car contrairement à la Serbie, l’Albanie, qui est aussi membre de l’Otan, soutient fermement l’Ukraine et les sanctions occidentales contre la Russie. Ces positions, elles ont été récemment récompensées puisque plusieurs sommets européens ont eu lieu ces derniers mois à Tirana.
Bruxelles reproche à la Serbie de ne pas sanctionner la Russie
En Serbie, l'adhésion à l'Union européenne est un objectif affiché par le gouvernement, mais dans les faits, il ne met en place aucune réforme. Le parti du président Aleksandar Vucic, au pouvoir depuis onze ans, a été particulièrement inefficace dans sa politique d'adhésion à l'Union européenne. Les médias proches du pouvoir présentent l'Europe comme un facteur de problème, plutôt que comme un but à atteindre.
De son côté, l'Union européenne reproche à la Serbie de faire du sur place en matière d'état de droit, de liberté d'expression, d'indépendance des médias, de fonctionnement des institutions démocratiques et de lutte contre la corruption.
Surtout, Belgrade traîne des pieds pour normaliser ses relations avec le Kosovo, pays dont la Serbie ne reconnaît pas l'indépendance. Enfin, Bruxelles reproche à la Serbie de ne pas sanctionner la Russie pour sa guerre contre l'Ukraine. La façon qu'a la Serbie de gérer ces deux points de politique étrangère est perçue comme un risque de déstabilisation par les Européens.
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