Inondations, tremblements de terre, guerres… Les crises humanitaires se succèdent en 2023

Guerre au Soudan, frappes turques en Syrie, inondations en Libye, tremblements de terre en Afghanistan, les frappes israéliennes à Gaza occultent d’autres crises.
Article rédigé par Jérémie Lanche, Marie-Pierre Vérot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Le 30 octobre 2023, des réfugiés afghans quittent le Pakistan, sous peine d'être expulsés, et s'apprêtent à retourner dans leur pays. (ARSHAD ARBAB / MAXPPP)

Le conflit au Proche-Orient et la situation humanitaire à Gaza focalisent l'attention ces dernières semaines et semblent éclipser d'autres crises moins médiatisées : inondations, tremblements de terre, frappes de l'armée turque contre les forces kurdes, guerre au Soudan… Ces six derniers mois, les crises humanitaires se sont succédées.

La guerre au Soudan a fait près de six millions de déplacés et la moitié du pays est en attente d’une aide humanitaire. Les inondations à Derna en Libye : plusieurs milliers de morts et des dizaines de milliers de déplacés. Il y a eu des tremblements de terre meurtriers au Maroc, et plus récemment en Afghanistan. Et on pourrait ajouter la guerre en Ukraine, bien sûr, qui entrera dans sa troisième année en février. Sans même compter le conflit à Gaza, on en est à 114 millions de déplacés et de réfugiés dans le monde, d'après les estimations de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), publiées mercredi 25 octobre dans un communiqué. Un nouveau record.

Les pays les plus touchés : RDC, Afghanistan, Soudan

La République démocratique du Congo (RDC) connaît l’une des plus graves crises humanitaires et de déplacements au monde. Et l’organisation internationale pour les migrations n’a reçu que 37% des fonds requis pour ses opérations. Un autre pays est particulièrement sous-financé : l’Afghanistan. Le programme alimentaire mondial a dû renoncer à aider dix millions d’Afghans à se nourrir cette année. Alors qu’un tiers de la population ne sait pas de quoi va être fait son prochain repas. Situation à peu près équivalente au Soudan. "Tous les regards sont en effet tournés vers le conflit à Gaza. Et c’est souvent comme ça. Avant, les humanitaires nous expliquaient que la guerre en Ukraine avait tendance à attirer l’essentiel des dons, au détriment, parfois, des autres crises. Mais ça change, là aussi. Puisque si l’année dernière, l’appel humanitaire pour l’Ukraine était quasiment financé à 100%, cette année, il ne l’est plus qu’à 50% à l’heure où on se parle", détaille Dominique Hyde, qui travaille au Haut-commissariat pour les réfugiés (le HCR) et revient tout juste du Soudan.

Les frappes turques contre les forces kurdes

Mi-octobre, le Parlement turc a prolongé de deux ans le mandat de l'armée l'autorisant à mener des opérations transfrontalières en Syrie et en Irak. Des opérations quasi quotidiennes, alors que l’armée turque communique rarement sur ces frappes. C’est l’attentat d’Ankara, le 1er octobre, qui a déclenché ces nouvelles frappes contre les groupes kurdes dans le nord de la Syrie. Le commando kurde qui a attaqué le ministère de l’Intérieur dans la capitale turque, le jour de l’ouverture de l’Assemblée nationale, est en effet accusé d’être venu de Syrie. Ankara affirme même que ses membres ont gagné son territoire en parapente.

L’organisation Human Rights Watch a publié cette semaine un rapport qui dénonce l’absence de protection des populations civiles lors des frappes turques et cite un bilan donné par le centre d’information du Rojava qui estime qu’entre le 5 et le 10 octobre, les drones turcs dans le nord-est syrien ont tué au moins 11 civils et blessé de nombreux autres.

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