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Covid-19 : le Japon rouvre ses frontières, la Chine reste sur sa ligne zéro-Covid

Dans le club des correspondants, franceinfo s'intéresse à l'actualité vue de l'étranger. Aujourd'hui, direction la Chine et le Japon, qui adoptent tous les deux des stratégies différentes face au Covid-19.

Article rédigé par franceinfo - Sébastien Berriot (en Chine) - Karyn Nishimura (au Japon)
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Un homme se fait tester dans la rue à Shanghai, le 8 octobre 2022.  (HECTOR RETAMAL / AFP)

Les restrictions sont toujours importantes pour lutter contre le Covid-19 en Asie. Certains pays ont décidé d'assouplir une partie des mesures, comme le Japon qui vient de rouvrir ses frontières. La Chine, elle, est toujours sur une ligne dure avec une politique zéro-Covid très ferme. 

En Chine, la politique zéro-Covid encore et toujours

La Chine fait encore figure d'exception en Asie. Elle reste le seul pays qui n'a pas rouvert ses frontières et la quarantaine est encore en vigueur pour les quelques détenteurs de visa autorisés à rentrer dans le pays. Il y a eu tout de même quelques assouplissements cet été. La durée de la quarantaine, qui était de deux ou trois semaines selon les endroits, est passée à dix jours. Les voyageurs ont désormais la possibilité d’effectuer les trois derniers jours d’isolement à leur domicile. Pékin a aussi autorisé les étudiants étrangers à revenir en Chine. Des facilités sont également accordées aux hommes d’affaires et aux familles d’expatriés.

Malgré ces quelques allègements, la règle générale ne bouge pas. Très peu de visas sont accordés, la Chine reste fermée aux visiteurs et aux touristes, et les Chinois n’ont toujours pas, sauf exception, la possibilité de partir en vacances à l’étranger.

Ces derniers jours, une rumeur a circulé avec insistance dans les cercles financiers, indiquant que la Chine pourrait mettre un terme aux quarantaines pour les personnes arrivant de l’étranger au mois de décembre. Mais cela semble difficile à croire. Cette semaine le très officiel Quotidien du peuple a écrit que la politique zéro covid était le "bon choix", une politique durable qui ne doit pas s’arrêter. Autre signe pas vraiment encourageant : à Shanghai, les personnes nouvellement recrutées pour le contrôle de l’épidémie ont signé des contrats de travail de deux ans.

Pour trouver plus de souplesse, il faut aller à Hong-Kong. Hong-Kong est revenu dans le giron de la Chine, mais conserve ses spécificités. Les voyageurs arrivant de l’étranger n’ont plus de période d’isolement obligatoire à effectuer à l’hôtel, seulement trois jours d’"auto-surveillance médicale", sans restriction de mouvement. Cette évolution est un gros soulagement pour les milieux d’affaires de Hong-Kong, qui ont vu l’ancienne colonie britannique décliner à cause des restrictions sanitaires, au point de perdre son statut de premier centre financier d’Asie, au profit de Singapour.

Au Japon, les frontières rouvrent pour dynamiser l'économie

Au Japon, la réouverture des frontières a été effective le 9 octobre. Une décision motivée surtout par des considérations économiques. "Les mesures décidées visent à dynamiser les échanges internationaux et doper l'activité sociale et économique de notre pays, tout en profitant de l'avantage qu'offre la faiblesse du yen", explique Seiji Kihara, le secrétaire général adjoint du gouvernement.

Un yen très bas qui invite les touristes étrangers à davantage acheter. Alors que le Japon avait accueilli un record de 31 millions de visiteurs étrangers en 2019 et encaissait ainsi 35 milliards d'euros, la fermeture des frontières a créé un manque à gagner intenable. Mais la pandémie laisse des traces. Désormais, trois doses de vaccin ou un test négatif sont nécessaires. Et l'accueil au Japon est marqué par un message dès l'arrivée : "Ceci est un important message pour les visiteurs au Japon. Afin de profiter de votre voyage en toute sérénité, vous devez souscrire une assurance médicale privée qui vous couvre suffisamment en cas d'urgence. Les soins au Japon peuvent atteindre un montant très élevé."

Les citoyens, médias et autorités craignent en outre que les non-Japonais oublient leurs masques. Une loi autorise désormais les établissements d'hébergement à refuser les récalcitrants. 

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