Attaque du Hamas sur Israël : de nombreux travailleurs agricoles asiatiques sont morts dans les kibboutz
Les pays du monde entier continuent de réagir et de s'émouvoir après l'attaque du Hamas contre Isarël samedi 7 octobre. Les inquiétudes s'étendent sur un large spectre, des réactions politiques internes ou externes, au rapatriement des vivants et des morts.
Par exemple, le gouvernement du Kenya, pour défendre son soutien à l'État hébreu, doit lutter contre un sentiment populaire excité par les islamistes shebab : le groupe terroriste, associé à Al-Qaïda, commet régulièrement des attaques au Kenya et a apporté son soutien au Hamas. Au Japon, le gouvernement souhaitait rester dans une prudente neutralité vis-à-vis de la région Moyen-Orient, qui lui fournit ses approvisionnements énergétiques à 90%. Mais il vient de s'aligner sur la position des pays du G7, qu'il préside cette année, et a accepté de qualifier l'attaque de "terroriste". Une situation moins connue concerne des pays, notamment asiatiques, qui fournissent Israël en main-d’œuvre agricole, et qui comptent de nombreux ouvriers assassinés le 7 octobre. Alors que les vivants sont parfois liés par des contrats annuels et n'ont pas le droit de quitter Israël, des morts ne sont pas encore identifiés.
La situation confuse des travailleurs agricoles étrangers morts sur place
La Thaïlande, qui paie un lourd tribut au conflit israélo-palestinien avec 21 morts, est le plus gros contingent de morts étrangers après les États-Unis. Il s'agit en majorité d'ouvriers venus travailler dans le secteur agricole. Les premiers rapatriés sont arrivés en fin de semaine dernière à l’aéroport de Bangkok. Ils étaient affaiblis, certains en chaise roulante mais immensément heureux d’être enfin en sécurité et près de leurs familles. Les blessés ont eu la priorité pour rentrer au pays, ils ont parlé des scènes glaçantes, des massacres auxquels ils ont assisté, alors que beaucoup tentaient de se cacher dans les dortoirs réservés aux travailleurs étrangers à proximité des kibboutz.
L’un d’entre eux a tenu à souligner la situation encore très confuse des ouvriers étrangers morts sur place : "Il y a eu des morts de beaucoup de nationalités, surtout des Israéliens et des Palestiniens. Eux, ils ont déjà été enterrés, selon leurs religions respectives. Mais je peux vous dire qu’il y a eu aussi des morts thaïs, philippins, vietnamiens, birmans, laotiens. Des ouvriers mais aussi des étudiants… Eux, on les a mis dans des sacs plastiques, dans des chambres froides, à part, avec leurs passeports s’ils en avaient, ou toute autre preuve qu’on a pu trouver. Désormais, il va falloir faire des tests ADN, parce que beaucoup n’avaient rien sur eux et n’ont pas encore été identifiés."
Des contrats de plusieurs années qui les lient à leurs employeurs
Le gouvernement thaïlandais travaille actuellement au rapatriement de 5 000 ressortissants. Les attaques ont mis en lumière la situation méconnue des travailleurs thaïlandais et asiatiques en Israël, partis pour effectuer des travaux agricoles, à travers des agences, pour des contrats de plusieurs années. Des milliers d’entre eux souhaitent aujourd’hui rentrer en Thaïlande, mais selon des témoignages sur les réseaux sociaux, des employeurs s’opposeraient à leur retour avant la fin des contrats. Alors que le pays est rarement impliqué dans des crises internationales de cette ampleur, les négociations pour faire revenir ces ouvriers et une quinzaine d’otages retenus dans la bande de Gaza sont un test pour le nouveau gouvernement thaïlandais.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.