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Bitcoin, ethereum, ripple... Le succès grandissant des cryptomonnaies

Porté par le succès du bitcoin, les cryptomonnaies attirent de plus en plus les investisseurs.

Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Illustration de la cryptomonnaie Bitcoin. (MOURAD ALLILI / MAXPPP)

Les cryptomonnaies ne sont plus réservées à quelques adeptes seulement. Il y a de plus en plus de particuliers qui investissent dans le bitcoin notamment. Cette dernière est la plus célèbre des cryptomonnaies car elle atteint des sommets, environ 56 000 dollars le bitcoin, soit sept fois plus qu'il y a un an. Dans son sillage, d'autres cryptomonnaies ont le vent en poupe.

Jean-Baptiste est entrepreneur dans la tech et père de deux enfants. En 2020, il se retrouve avec une somme d'argent à investir, le fruit d'un héritage, et il décide d'en placer une partie en Bitcoin. "J’ai regardé les actions dans l’immobilier que je pouvais acheter et en fait, je considérais les actifs comme particulièrement surévalués, raconte Jean-Baptiste. J’avais ce problème, c’est que je ne souhaitais pas garder cette somme d’argent en euros. On sait aussi qu’avec l’inflation, cet argent ne travaillant pas, on perd de l’argent en fait. Du coup je connaissais déjà le bitcoin et j’ai décidé d’allouer une partie de cet argent dans cette cryptomonnaie."

Une nouvelle valeur refuge ?

"Aujourd’hui je ne le regrette pas, c’est certain, explique l'entrepreneur. Ça ne me parait pas fou aujourd’hui dans une allocation de porte-feuille de détenir un petit peu de bitcoins. Un peu de la même façon qu’à une époque, on détenait de l’or." Le bitcoin serait donc devenu une valeur refuge au même titre que l’or et cela est extrêmement sérieux. Au point que des entreprises investissent une partie de leur trésorerie en bitcoins aujourd'hui, et dans d'autres monnaies virtuelles : l'ethereum, le ripple, le litecoin. Elon Musk par exemple a placé récemment une partie de la trésorerie de son entreprise Tesla en bitcoins.

Son exemple est emblématique mais pas isolé. La plateforme française spécialisée Coinhouse voit ainsi arriver de nouveaux clients depuis quelques mois selon son directeur marketing Romain Saguy : "Jusqu’à l'année 2020, le marché des crypto était surtout un marché de particuliers et depuis 2020, on constate l'arrivée massive des entreprises. Ça a démarré bien avant Elon Musk, c'était déjà le cas à l'été 2020." Mais pour le directeur marketing, Tesla reste "un bon exemple" car avec "1,5 milliard de dollars investis en bitcoins, c'est bien qu'ils font un pari sur l'avenir en investissant une bonne partie de leur trésorerie sur ces actifs-là."

"Aujourd'hui chez Coinhouse, précise Romain Saguy, les entreprises représentent 30% des volumes que l'on réalise depuis le début de l'année. Ce matin, on a reçu un virement d'un cabinet dentaire. Vous avez des entreprises industrielles, des logisticiens, des start-uppers aussi, évidemment mais leur point commun à toutes, c'est que ce sont des entreprises qui ont de la trésorerie et qui ont la possibilité de voir à deux ou trois ans."

"Il faut quand même garder à l'esprit qu'investir en bitcoin reste risqué. En 2018, le prix du bitcoin a été divisé par quatre. Donc, il ne faut pas avoir besoin de cette trésorerie à court terme."

Romain Saguy

à franceinfo

Mais quelle est la réglementation en vigueur sur les cryptomonnaies ? Tout d'abord il est légal d'acheter des cryptomonnaies en ligne. Il y a quatorze acteurs spécialisés, qui vendent et stockent des cryptomonnaies sont enregistrées à ce jour auprès de l'autorité des marchés financiers (AMF) qui encadre l'activité depuis quelques mois. Le gendarme de la bourse vérifie que les plateformes ne font pas de blanchiment d'argent, ne financent pas le terrorisme et que derrière les sites internet, il y a bien des personnes physiques respectables.

"Il n'y a pas de règles ni de transparence"

Mais Benoît de Juvigny, le secrétaire général de l'AMF, met en garde car se lancer dans l'achat de cryptomonnaies comporte des risques bien réels : "Ce ne sont pas des monnaies. Une monnaie, c'est un statut légal, ça doit être accepté par tout le monde, c'est garanti par une institution, une banque centrale ou un Etat. Un crypto actif, c'est un ensemble de code informatique qui est enregistré sur la blockchain, avec des protocoles informatiques qui donnent une certaine crédibilité."

"Mais attention, prévient Benoît de Juvigny : sur le marché des changes, des crypto actifs, il n'y a pas de règles ni de transparence, il peut y avoir de la manipulation, des fraudes ou du hacking. Tout ceci est à prendre en compte. Même si, c'est vrai, il y a de plus en plus d'acheteurs, y compris institutionnels et d'entreprises, et qu'il y a un effet de réseau qui se développe puisque le bitcoin ou les crypto actifs sont acceptés par un nombre croissant d’intervenants."

Effectivement, de plus en d'acteurs institutionnels acceptent les paiements en cryptomonnaies comme par exemple l'assureur Axa pour ses clients suisses. L'opérateur de cartes bancaires Visa s'y met cette année. Et Tesla propose désormais d’acheter une voiture électrique en bitcoins.

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