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Présidentielle 2022 : valse des conseillers dans les cabinets ministériels

Le "Journal officiel" recense 43 "arrêtés portant cessation de fonctions dans un cabinet ministériel" ... depuis le début du mois de juin !

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le banc des ministres à l'Assemblée nationale. (JOEL SAGET / AFP)

La valse des conseillers ? "Ça se ressent particulièrement en ce moment”, confirme un observateur de ce ballet traditionnel. Depuis le début du mois de juin, le Journal officiel recense 43 arrêtés signés par des ministres pour annoncer des départs. Le même document peut officialiser le départ de plusieurs conseillers en même temps...

Pas d’inquiétude : chaque départ est remplacé, il ne faut pas imaginer des bureaux vides et une administration ralentie. Mais on est bien en train de vivre un phénomène classique de fin de quinquennat et à l'approche d'une présidentielle, la valse des conseillers. Et ce n’est que le début : des échanges que franceinfo a pu avoir avec les entourages, d’autres mouvements sont prévus ces prochains jours.

Les "technos" et les politiques

En schématisant à gros traits, il est permis de considérer qu’il y a deux types de conseillers : les techniques, et les politiques. Les techniques, ce peut être par exemple les conseillers budgétaires. Des profils souvent issus des grands corps de l’Etat, plus rarement du privé, "qui viennent en cabinet pour cocher une case sur leur CV”, détaille un connaisseur. “Pour eux, c’est le moment de valoriser les trois ou quatre ans passés près d’un ministre, et de faire fructifier cette expérience”, poursuit le même. Suffisamment en amont de la présidentielle, pour ne pas être pollué par le contexte politique. Des départs de ce type, il y en a dans tous les cabinets en ce moment… De l’Intérieur, à l'Économie, les Armées, en passant par de plus modestes secrétariats d’Etat.

L’évolution classique, c’est la nomination à un poste plus prestigieux dans la fonction publique. Les plus chanceux deviennent préfets ou sous-préfets, comme l’ancien directeur adjoint de cabinet de Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, qui a pris ses fonctions lundi 13 septembre comme sous-préfet en Meurthe-et-Moselle.

Des profils recherchés dans les dispositifs de campagne

En ce qui concerne les conseillers politiques, le cas le plus emblématique est celui de Grégoire Potton, peu connu du grand public, qui jusqu’au 31 août exerçait comme directeur de cabinet d’Elisabeth Moreno, la ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances. Grégoire Potton est un historique de la Macronie, personnage central dans la campagne 2017. Lequel vient de quitter les ors de la République pour revenir à En Marche, comme “coordinateur des campagnes présidentielle et législatives” de 2022. Il est l’incarnation de ces conseillers politiques qui en cette rentrée se recasent dans un dispositif de campagne. Grégoire Potton, très sollicité en ce moment, reçoit des CV, d’autres conseillers, qui veulent en être…

"Ça dépend aussi de qui est ton ministre, tempère un témoin privilégié de ce ballet. S’il est amené à jouer un rôle actif dans la campagne, alors tu n’as aucun intérêt à partir.” Voire, tu as intérêt à revenir… A l’instar de cette proche d'Olivier Véran, qui avait quitté le ministère de la Santé au printemps, et qui y fait son retour ces jours-ci.

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