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Présidentielle 2022 : Sandrine Rousseau exclue de la campagne de Yannick Jadot

Psychodrame chez les Verts à 37 jours du premier tour : Sandrine Rousseau, qui présidait le conseil politique de Yannick Jadot, est exclue de la campagne.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Julien Bayou, secrétaire national d'EELV, Yannick Jadot, candidat à la présidentielle, et Sandrine Rousseau, le 2 février 2022.  (SÉBASTIEN MUYLAERT / MAXPPP)

Le communiqué est tombé à 20h45, jeudi 3 mars. Lapidaire, quatre lignes, dont la dernière annonçant que "Sandrine Rousseau n’assume plus de responsabilités au sein de la campagne écologiste." Autrement dit : qu’elle est exclue de l’équipe de Yannick Jadot, candidat à la présidentielle 2022.

Le communiqué est signé du directeur de campagne, Mounir Satouri, et vient en réponse à un article publié deux heures et demi plus tôt par Le Parisien-Aujourd’hui en France dans lequel Sandrine Rousseau étrillait son candidat. Son discours est trop "flou", sa campagne manque d’un "récit", son jugement en privé est très dur : "nos grands stratèges politiques sont juste nuls, dit-elle, ils se plantent sur tout… C’est un gâchis". La finaliste malheureuse de la primaire écologiste se plaint de ne pas être associée à la campagne, et de n’avoir "jamais été invitée à aucun déplacement ni meeting". Et envisage même l’hypothèse que Yannick Jadot finisse sous les 5% au premier tour. Sous le seuil de remboursement des frais de campagne.

Ces confidences, c’est de la dynamite. Et Sandrine Rousseau a beau les démentir auprès de l’Agence France Presse, évoquant "des propos rapportés, de couloir", c’est trop tard. Décision est prise autour de Yannick Jadot d’acter le divorce, et de le faire savoir vite. 2h25 précisément entre la publication de l’article et la diffusion du communiqué de l’équipe Jadot.

Rousseau fait "prévaloir une expression personnelle sur le collectif"

Dans l’équipe de campagne, on insistait dès hier sur le fait que ce n’est pas la première fois que Sandrine Rousseau la joue perso ; qu’elle fait "prévaloir une expression personnelle sur le collectif" pour reprendre le communiqué de Mounir Satouri. Fin septembre, elle expliquait qu’il fallait augmenter le prix de l’essence. C’est le "bravo" à Valérie Pécresse après le congrès de la droite. "Respect pour votre parcours" écrivait-elle sur Twitter. Plus récemment, les appels du pied, les déclarations d’amour pour Christiane Taubira au moment où consigne était passée autour de Yannick Jadot de taper sur l’ex-Garde des Sceaux.

"Les militants, ça les rend fous, c’est un manque total de respect" juge un proche de Jadot. Matthieu Orphelin, ancien de l’équipe Jadot, considère lui qu’il "aurait fallu exclure Sandrine Rousseau il y a quatre mois".

Mais au delà de cette singularité qu’elle continuait à faire vivre en interne, Sandrine Rousseau paye aussi le prix de son ambition pour l’après-présidentielle : prendre la direction d’EELV au prochain congrès, voire créer son propre parti. Sa mise à l’écart tombe aussi à pic pour ceux à qui elle comptait disputer le leadership.

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