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Présidentielle 2022 : la "sérénité" de l'exécutif face aux "convois de la liberté" en France

Face au mouvement de "convois de la liberté", lancé mercredi en France sur le modèle de ce qui est fait à Ottawa (Canada) pour protester contre les mesures sanitaires liées au Covid-19, l'exécutif prône "vigilance" et "sérénité".

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des participants au "convoi de la liberté" parti de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), le 9 février 2022. (GAIZKA IROZ / AFP)

La France a vu se lancer mercredi 9 février les premiers "convois de la liberté", à l'image de ce qui est fait à Ottawa (Canada) pour protester contre les mesures sanitaires liées à la pandémie de Covid-19. Plusieurs de ces "convois" sont partis de Nice, Perpignan ou encore Bayonne pour converger vers Paris, où le préfet de police a interdit jeudi toute manifestation entre le vendredi 11 et le lundi 14 février. Pourtant, alors qu'Ottawa est bloquée depuis plusieurs jours par ce mouvement, lorsque les ministres français sont interrogés sur ces "convois de la liberté", ils répondent en deux mots : "vigilance" et "sérénité". Et c'est bien la sérénité qui prédomine, à entendre les arguments des uns et des autres. 

"Le mouvement ne peut pas être le même qu’à Ottawa", glisse l'un d'eux, faisant valoir qu’en France la plupart des routiers sont salariés d’entreprise : ils ne font donc pas ce qu'ils veulent de leurs camions. "Les syndicats de routiers ne soutiennent pas le mouvement", relève aussi un conseiller, citant la note que le renseignement territorial a adressée mardi au ministre de l'Intérieur. De quoi penser qu’il n’y aura pas beaucoup de camions, donc pas la même capacité de blocage qu’au Canada.

Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle en matière de maintien de l'ordre. La sur-représentation de "véhicules légers", c'est-à-dire de voitures individuelles, rend plus difficile l'établissement d'un dispositif. Alors que le préfet de police a "donné des consignes de fermeté aux forces de sécurité intérieure" et qu'un "dispositif spécifique sera mis en place pour empêcher les blocages d'axes routiers", selon le communiqué de la préfecture de police, faut-il multiplier les contrôles aléatoires aux abords de Paris pour ralentir la progression des convois ? Ou faut-il aller jusqu'à fermer certaines portes sur le périphérique ? Le ministère de l’Intérieur attend une deuxième note du renseignement jeudi pour calibrer sa réponse. La préfet, lui, prévoit de "verbaliser et interpeller les contrevenants".

Pas de crainte d'un mouvement massif

Pour autant, ni l’Élysée, ni les ministres ne croient à l'hypothèse d'un mouvement massif. "Il n’y a pas un vent de révolution en France", glisse un conseiller, pour qui "la colère sur les réseaux sociaux n’est pas la colère dans la rue""Il a des personnes sincères dans ce mouvement, avec qui on peut discuter", reconnaît toutefois un proche d'Emmanuel Macron. "Mais figure à leurs côtés des ultras, des minorités radicalisées, des complotistes avec qui le dialogue n'est pas possible." C'est sur ces derniers que la vigilance est maximale.

Toutefois, "le sujet n'affole pas les boucles" d'En Marche où s'organise la "riposte" de la majorité dans les médias, à en croire un porte-parole. Ils sont plusieurs à le répéter, à En Marche : l’élection joue le rôle de soupape. Les personnes mécontentes iront voter et non pas manifester. Il ne devrait donc pas y avoir d’explosion de colère d’ici avril. Certains vont plus loin. "Politiquement, l’opinion publique sera largement avec nous", confie un élu, qui veut croire que la ligne claire fixée par Emmanuel Macron - "emmerder les non-vaccinés" - joue en sa faveur. "En revanche, selon le même, l'épisode va révéler l'ambiguité des autres candidats." Soutiendront-ils le mot d'ordre de ces convois, comme l'a déjà fait Marine Le Pen ? Ou prendront-ils davantage position en faveur du maintien de l'ordre public ?

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