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Présidentielle 2022 : Anne Hidalgo ou la stratégie du "casse-noisettes"

Droite et gauche rêvent de réactiver l’an prochain ce clivage, pour la présidentielle. 

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Anne Hidalgo à Rouen, le 12 septembre 2021. (FRANCK CASTEL / MAXPPP)

La stratégie d'Anne Hidalgo  pour la présidentielle 2022 porte un nom : le "casse-noisettes". Comme l’ustensile, pas le ballet classique. L’outil qui permet, en cuisine, de briser les fruits à coque. "Le casse-noisettes", c'était déjà la stratégie mise en œuvre par Anne Hidalgo lors des municipales de 2020. De puissants marqueurs adressés à l’électorat de gauche, pour imposer ses thèmes à son camp, et pour ressouder aussi de l’autre côté du spectre l’électorat de droite. En face, une candidate Les Républicains, Rachida Dati, qui sature l’espace médiatique en parlant ordre et sécurité. Et entre les deux, une candidature En Marche étouffée, qui existe peu. Et qui finit troisième, dans une ville qui a pourtant massivement voté Emmanuel Macron en 2017.

Cette tenaille, Anne Hidalgo espère la réactiver pendant la présidentielle 2022. Réimposer des thèmes comme elle l’a fait avec le doublement des salaires des professeurs qui fixent l’agenda à gauche et qui réinstallent un clivage avec la droite… pour écraser "la noisette Emmanuel Macron".

"Réinstaller le clivage"

Ça tombe bien, la droite est sur la même ligne. “Nous aussi on veut réinstaller ce clivage”, nous confient plusieurs pontes des Républicains, convaincus qu’il y a un espace politique pour ça. Mais il y a un écueil.

D’abord, "En Marche n’est pas Macron", glisse un stratège de droite, qui croise des électeurs qui ont voté PS ou Les Républicains aux régionales de juin, tout en disant qu’ils voteront pour le président sortant à la présidentielle. Autrement dit : il est possible d’évincer En Marche dans des élections intermédiaires, mais évincer Emmanuel Macron, c’est une autre histoire. Le propos de ce stratège de droite rejoint l’analyse des conseillers du président, qui, eux, le formulent presque comme une boutade : "En Marche est démonétisée, mais Macron, c’est Jésus !"

Dans une compétition plus rude – la présidentielle n'est pas une municipale , Les Républicains doutent aussi des capacités d’Anne Hidalgo. "Il faudrait qu’elle soit meilleure", cri d’espoir d’un candidat de droite, qui redoute que "Macron conserve une partie de l’électorat de gauche tant Hidalgo est perçue comme un repoussoir". Tant qu’elle ne parvient pas aussi à rassembler plus largement dans son camp.

Et l’argument vaut aussi pour la droite, avec plusieurs prétendants pour l’heure, et aucun qui ne parvient à rallier à lui les électeurs partis vers Emmanuel Macron. "C’est ce qui nous bloque dans les sondages", à en croire l’entourage de Valérie Pécresse, par exemple. "Notre marge de progression est là."

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