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Pompili-Canfin, un duo pour aider Emmanuel Macron à présenter un bilan "vert" avant la présidentielle

L'objectif de la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, et du président de la commission environnement du Parlement européen, Pascal Canfin, est de montrer que "l’écologie n’est pas que chez les Verts".

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Barbara Pompili à Rennes, le 22 octobre 2021.  (QUENTIN VERNAULT / HANS LUCAS VIA AFP)

La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, et le président de la commission environnement du Parlement européen, Pascal Canfin, travaillent activement en coulisses pour défendre un bilan "vert" du quinquennat, dans la perspective de la présidentielle 2022Les deux ont lancé un groupe de travail en début d’année "qui inclut toutes les composantes de la majorité", explique Barbara Pompili. L’objectif, dit-elle, "c’est de montrer que l’écologie n’est pas que chez les Verts."

Le groupe se réunit à intervalles réguliers – la prochaine a lieu la semaine prochaine – pour trouver le moyen de valoriser le bilan écologiste du quinquennat. C'est la fin des plastiques à usage unique, les zones à faibles émissions, MaPrimeRénov’, le plan hydrogène, entre autres... "Ce quinquennat a mis la France sur les rails en matière de transition, fait valoir un conseiller. Le prochain mandat, c’est comment accélérer". Le groupe de travail animé par Pompili et Canfin fera donc aussi des propositions au candidat Macron, pour anticiper les "ruptures" écologiques à venir. Remise des copies mi-janvier.

Défendre le bilan et la méthode

S'organiser pour peser, c’est un peu ce que font tous les ministres en ce moment, qui font remonter des notes à l’Elysée. Pascal Canfin et Barbara Pompili ne veulent pas se contenter de recommandations. Ils s'emploient aussi à décliner leur mise en œuvre. C’est sur le "faire" que Barbara Pompili veut marquer la différence avec "les autres discours écologistes", à gauche essentiellement. "Sur les objectifs, tout le monde converge, note un conseiller. Le vrai sujet c’est la méthode."

Et de prendre un exemple : "Yannick Jadot – le candidat vert – dit qu’il mettra 50 milliards d’euros par an sur l’écologie. Mais c’est déjà fait ! 100 milliards investis déjà par Emmanuel Macron sur le sujet depuis que Pompili a été nommée."

Autre différence que le duo Pompili-Canfin veut mettre en avant : sa capacité à "incarner une écologie pragmatique". Et à convaincre les acteurs économiques d’accompagner la transition. Une sorte de lobby vert de l'intérieur, même si l'expression ne leur fera pas forcément plaisir.

Montée en puissance

Le duo a déjà obtenu une petite victoire : faire renoncer Emmanuel Macron à un moratoire sur les éoliennes. "Ce n’est pas passé loin", raconte un proche, qui voit dans la tentation d'un temps de l'exécutif de suspendre les nouvelles implantations le signe que le président "doit encore construire son agenda sur l’écologie plutôt que de subir celui des extrêmes."

Résultat : dans la majorité, d’autres regardent avec un œil plutôt circonspect la montée en puissance de ce "lobby vert". Un président de groupe parlementaire soupçonne "Pompili de vouloir montrer que s’il y a besoin d’une femme à Matignon lors du prochain quinquennat, elle est là." Il faut dire que la ministre a été ovationnée lundi 29 novembre à la Mutualité à Paris, lors du lancement de la maison commune de la majorité. Elle a été plus longue que ses camarades aussi. "C’était long parce qu’il y avait beaucoup d’applaudissements qui l’entrecoupaient", réplique un conseiller, sourire en coin.

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