Nouveau gouvernement de Gabriel Attal : la nomination de Rachida Dati à la Culture qualifiée de "trahison" chez LR

Son entrée au gouvernement entraîne de l'agitation dans les rangs des Républicains. Des élus LR vont jusqu'à mettre en cause la capacité de la nouvelle ministre à traiter des Affaires culturelles.
Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Rachida Dati, lors de la rentrée des Jeunes Républicains, à Paris, le 5 septembre 2021. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Opportunisme", "déshonneur", "tambouille", chacun y va de sa formule pour qualifier le ralliement surprise de l'ancienne ministre sarkozyste, le jeudi 11 janvier, à un gouvernement macroniste. Certains n'hésitent pas à parler de "trahison". Les Républicains (LR) n'hésitent pas à rappeler que Rachida Dati tenait encore récemment des propos très "durs" envers Emmanuel Macron, Gabriel Attal ou encore Gérald Darmanin. Ils font tourner une interview de Rachida Dati qualifiant le parti En marche d'alliance des "traîtres de droite" et des "traîtres de gauche", c'était il y a trois ans.

Des élus LR vont jusqu'à mettre en cause la capacité de la nouvelle ministre à traiter des Affaires culturelles. "Qu'est-ce qu'elle y connaît à part les artistes du 7e arrondissement de Paris ? On la voit plutôt dans les magasins de luxe et les casinos", persifle un député.

Le chef du parti LR a immédiatement annoncé l'exclusion de Rachida Dati. "Elle se place en dehors de notre famille politique. Nous sommes dans l’opposition, nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret", écrit Éric Ciotti dans un communiqué. Le chef des LR a été prévenu par un coup de fil de la principale intéressée. Il n'ose pas, pour le moment, tacler son ancienne camarade devant les micros, il explique avoir de "l'estime" pour elle.

Éric Ciotti destine ses menaces plutôt à l'ensemble du gouvernement. "Les choix qui ont été faits contribueront peut-être encore plus" à ne pas avoir de majorité à l'Assemblée nationale, lance-t-il, sous-entendant que son groupe de députés pourrait être moins coopératif.

Un ralliement stratégique pour s'assurer la mairie de Paris en 2026

"On sent la tentative de faire un deal à l'échelon local pour la mairie de Paris", croit savoir un député. Une information confirmée par un élu parisien qui affiche son amertume après ce ralliement qu'il n'avait pas vu venir, avant de reconnaître "un bon coup politique". Rachida Dati conclut un accord avec la macronie pour rejoindre le gouvernement, mais aussi pour se présenter ensemble, uni aux municipales de 2026, de quoi avoir un "boulevard" pour battre la gauche. C'est en tout cas ce que croit l'entourage de la nouvelle ministre.

D'ailleurs Rachida Dati ne s'en cache pas vraiment. "Je suis convaincue que c’est au travers du rassemblement le plus large que nous gagnerons Paris, en allant chercher des électeurs au-delà de notre base électorale", le ministère de la Culture "peut constituer un vecteur important dans la bataille de Paris", écrit-elle, jeudi soir, dans un message envoyé aux élus parisiens de droite.

Une bataille qui est censée renverser la maire socialiste Anne Hidalgo. "Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu'ils vont traverser", ironisait cette dernière jeudi soir.

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