Rachida Dati, ministre de la Culture : "Une faute morale indélébile", réagit Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris

"C'est une femme qui a une relation à l'éthique douteuse", affirme Emmanuel Grégoire. Selon lui, sa nomination est un "pied de nez" aux magistrats.
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la maire de Paris, le 12 janvier 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Mettre à de telles fonctions une personne qui est mise en examen pour corruption est une faute morale indélébile", s'est indigné vendredi 12 janvier sur franceinfo Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, après la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture. L'ancienne sarkozyste est mise en examen pour "corruption" et "trafic d'influence" dans l'enquête sur ses prestations de conseil auprès de l'ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn. En plus, "elle ne connaît rien à la culture", a-t-il ajouté.

"C’est une adversaire très coriace et c'est une adversaire sans foi ni loi. C'est une femme qui a une relation à l'éthique douteuse. Mettre à de telles fonctions une personne qui est mise en examen pour corruption est une faute morale indélébile", a déclaré Emmanuel Grégoire. C'est un mauvais message envoyé "à la jeunesse de notre pays", selon l'élu parisien.

"Comment faire comprendre que quand on est mis en examen pour corruption on peut devenir ministre, en cours d'instruction. Ce n'est pas parce que la présomption d'innocence est un principe sacro-saint dans la République que ça justifie d'être nommé ministre", a-t-il ajouté. Emmanuel Grégoire estime de plus que cette nomination "fait peser une lourde menace sur la façon dont les juges peuvent travailler". C’est également un mauvais message envoyé aux juges, selon lui. "Cette nomination est un pied de nez aux magistrats sur leur capacité à travailler librement", dit-il.

Certains voient dans cette nomination un accord pour une future alliance entre la droite et la Macronie pour les prochaines élections municipales à Paris : "Ce qui est le plus choquant, c'est l'idée que la nomination est guidée par un coup pour fracturer la droite et un coup dans la perspective d'une alliance pour 2026. Au final, c'est un coup. Je ne crois pas que les coups fassent beaucoup d'étincelles, si ce n'est au détriment de ceux qui les génèrent", a-t-il estimé.

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