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Loi contre le séparatisme : bras-de-fer en coulisses entre Gérald Darmanin et Jean-Michel Blanquer

Les ministres de l'Intérieur et de l'Éducation sont en désaccord sur certains point de ce texte qui doit être présenté par Emmanuel Macron la semaine du 28 septembre.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les ministres Jean-Michel Blanquer et Gérald Darmanin lors d'un déplacement dans une école de Tourcoing (Nord), en 2017. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Le chef de l'État Emmanuel Macron doit dévoiler la semaine du 28 septembre les grandes lignes de la loi contre le séparatisme. En coulisses, une bataille d'influence oppose les ministres de l'Intérieur et celui de l’Éducation. Deux points opposent Jean-Michel Blanquer et Gérald Darmanin. Le premier, c'est l’interdiction du voile pour les mères qui accompagnent les sorties scolaires. Le ministre de l’Éducation y était favorable, pas celui de l'Intérieur.

Aux dernières nouvelles, Gérald Darmanin a obtenu gain de cause sur ce point il y a quelques jours. Mais la donne a peut-être changé : Emmanuel Macron avait validé certains articles du projet de loi la semaine dernière, avant de finalement réclamer plus de temps pour revoir le texte. C'est ce qui explique que le report du discours sur le sujet initialement prévu mardi 22 septembre à Lunel.

Désaccord sur le contrôle des associations sportives

Gérald Darmanin est également en désaccord avec Roxana Maracineanu, ministre délégué aux Sports... dont le ministre de tutelle n'est autre que Jean-Michel Blanquer. Ce deuxième bras-de-fer porte sur le contrôle des associations sportives. Nombre d’entre elles inquiètent les autorités, en raison de dérives séparatistes. Auparavant, ces clubs devaient obtenir l’agrément du préfet pour exercer, et il pouvait être retiré en cas d'irrégularités. Mais depuis l'adoption d'une loi de simplification de leur régime, les associations peuvent exercer dès lors qu'elles sont affiliées à une fédération agréée par l’État.

Le ministère de l'Intérieur aimerait revenir à la formule initiale, avec contrôle du préfet, mais le ministère des Sports s'y opposait fermement. Et là aussi, selon une source, Emmanuel Macron a tranché en faveur de Gérald Darmanin. Évidemment, tous ces acteurs tempèrent les tensions qui ont pu exister. "C'est le propre des sujets interministériels, insiste un conseiller, c’est normal que chacun veuille enrichir le texte." Cela explique pourquoi la rédaction du projet de loi prend plus de temps qu'escompté.

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