Les Républicains : les quatre options politiques de Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez croise le fer avec la mairie de Grenoble. Derrière la polémique locale, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes nourrit des arrière-pensées nationales.
Un point à l’ordre du jour du conseil municipal de Grenoble a déclenché les hostilités. Le 16 mai, la ville doit décider si elle autorise ou non le burkini dans les piscines. Le maire écologiste Eric Piolle y est plutôt favorable, au nom de l’égalité d’accès au service public. Laurent Wauquiez est plutôt très contre, y voyant une soumission à l’islam politique.
Menace de Laurent Wauquiez : si le burkini est autorisé dans les piscines, il coupe les subventions à la ville. Plus un centime de la région ne sera versé à Grenoble. C’est ce dossier local qui amène Laurent Wauquiez à réapparaître au national, chez nos confrères de BFMTV par exemple, mardi 3 mai.
Mais derrière le dossier local, il y a une carte postale envoyée à la droite, parce que Laurent Wauquiez s’interroge toujours sur la meilleure façon de prendre date pour l’avenir, pour l'élection présidentielle de 2027 notamment. L’impératif pour lui, c’est que la droite ne disparaisse pas. Donc il doit continuer à animer cet espace. D’où les cartes postales… Il y en aura une autre, samedi, au Conseil national des Républicains, grand-messe où seront présentés les 577 candidats aux législatives. Laurent Wauquiez y sera.
Réflexion en cours
À ses proches, l’ancien patron de LR confie que sa réflexion tourne autour de quatre hypothèses. "Quatre options sur la table, aucune tranchée à ce stade", confie l’un de ceux qui lui a parlé récemment.
La première ? Être candidat aux législatives de juin. Élu député, Laurent Wauquiez briguerait la présidence du groupe à l’Assemblée, d’où il mènerait la bataille de reconstruction de la droite. Sa décision doit être prise dans les prochains jours, puisque les candidatures doivent être déposées avant le 20 mai en préfecture.
Laurent Wauquiez peut aussi être suppléant d’une candidate en Haute-Loire, qui lui laisserait sa place au cours du mandat. Il compte en outre s’impliquer dans la campagne en allant soutenir des candidats de sa famille politique ailleurs en France.
Deuxième option : briguer le parti à la rentrée. Il l’a déjà fait en 2017, reprendre LR après une grosse défaite. L’expérience montre que ça ne fait pas automatiquement de vous le mieux placé pour la présidentielle d’après. Laurent Wauquiez peut aussi se laisser du temps. Il y a un scrutin intermédiaire en 2024, les européennes. Selon les résultats, le président d’Auvergne Rhône-Alpes peut reprendre le parti après. "Encore faut-il qu’il y ait encore quelque chose à reprendre dans deux ans", fait remarquer un LR.
Dernière piste : créer son courant en interne, son mouvement. Faire vivre une sensibilité wauquiéziste – néologisme qui va s’imposer – en attendant le moment opportun pour revenir aux manettes. La décision de Laurent Wauquiez sera prise à l’été, entre reprendre le parti, attendre 2024, ou créer son club. L’avantage, c’est que ces options ne sont pas toutes incompatibles entre elles.
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