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Les Républicains gardent un oeil sur Laurent Wauquiez

Le président de la région Auvergne-Rhônes-Alpes a disparu du débat national mais multiplie les cartes postales. "Il prépare son retour", assurent de nombreux élus.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez part très largement favori à sa propre réélection.  (REMY PERRIN / MAXPPP)

Impossible en ce moment d’échanger avec un dirigeant de droite sans que le nom de Laurent Wauquiez ne revienne dans la conversation. "Il déploie une énergie folle", observe un député, à qui il n’a pas échappé que le président d’Auvergne-Rhône-Alpes est sur tous les fronts : au 13h de TF1 pour évoquer les stations de ski, dans Le Figaro pour s’alarmer de la lenteur de la campagne de vaccination. Et dans d’autres médias, pour évoquer la campagne massive de tests lancée en décembre dans sa région.

Alors certes, il y a l’élection régionale dans six mois a priori, et Laurent Wauquiez est candidat à sa réélection. Mais à droite, on lui prête d’autres ambitions. "On sait qu’il va revenir sur la scène nationale", dit un député qui échange régulièrement avec lui.

Un retour au second semestre

Le président des Républicains Christian Jacob, qui l’a souvent aussi au téléphone, assure que "ce sera après les régionales". Au gouvernement aussi on fait ce pari. Un ministre prédit que dans six mois, "l'homme fort à droite, ce sera Laurent Wauquiez. Il peut revenir très fort, avec deux axes : l’anti-islamisme, et l’anti-écologie punitive."

Revenir mais pour quoi faire ? Candidat à la primaire ? Lui prend soin de ne jamais l’évoquer. "Je m’interdis d’y penser", a-t-il encore expliqué il y a quelques jours à des élus qui sondaient ses intentions. "Il dit : 'la région, la région, et rien que la région'," confie encore un député rhône-alpin.

Pour l'instant, ce retour encore hypothétique ne semble pas troubler ses rivaux potentiels, à savoir Xavier Bertrand et Bruno Retailleau, qui doivent d’ailleurs déjeuner ensemble dans les prochains jours. Dans l'entourage des deux, on explique que Laurent Wauquiez n'a pas totalement restauré son image.

Procès en insincérité

'Wauquiez, c’est comme Chirac, me dit l’un des deux. S’il dépasse ce problème de sincérité, tout lui sera ouvert." Et le même d’ajouter : "D’ici 2022, je n’y crois pas trop." Le manque d'authenticité est aussi évoqué comme un handicap majeur par d'autres dirigeants de droite.  

Autre difficulté à surmonter : l’isolement dans le parti. "C'est tendu avec Les Républicains, confie un cadre dirigeant. Il s'est mis à dos tout le monde, son seul copain c'est Brice Hortefeux", raille un autre. C'est la raison pour laquelle certains pensent que pour rompre cet isolement, Laurent Wauquiez proposera un ticket à Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, et candidat à la primaire. L'idée est rejetée pour l’instant par Bruno Retailleau, qui reconnaît que sur le fond, ils étaient pourtant faits pour s'entendre.

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