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Législatives 2022 : le cas Vojetta, désormais soutenu par En Marche, redonne de la voix aux dissidents

L’élimination de Manuel Valls, lors du premier tour des législatives pour les Français de l'étranger, devient un argument de campagne pour les dissidents en métropole.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Rejeté au profit de Manuel Valls, Stéphane Vojetta, député sortant et candidat dissident incarne de nouveau les espoirs d'En marche après la défaite du candidat investi dès le premier tour des législatives. (PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP)

Manuel Valls avait été officiellement investi par la majorité présidentielle, au détriment de Stéphane Vojetta, député sortant, qui s’est malgré tout maintenu, en faisant campagne comme dissident. C’est ce dernier qui se qualifie au second tour, face au candidat de la Nupes Renaud Le Berre. Stanislas Guerini, délégué général d'En Marche, lui a immédiatement apporté son soutien sur franceinfo.

Un dissident, qui se maintient, qui élimine le candidat officiel et pour qui En Marche fait désormais campagne ? Aussitôt le résultat connu, ce fut une avalanche de messages sur les réseaux sociaux, de la part d'autres dissidents de la majorité, qui se présentent contre un candidat investi.

Appel au bon sens

Deux éléments ressortent. D’abord, l’idée que "le bon sens gagne toujours. Les électeurs ne sont pas dupes", assènent nombre de dissidents contactés lundi. "Ce résultat des Français de l’étranger démontre que les investitures ou les étiquettes ne font pas l’élection", écrit Aina Kuric dans un communiqué envoyé à la presse dans la Marne. "Cela m’encourage d’autant à me battre." 

Aina Kuric est un cas intéressant parce qu’elle est dans une configuration similaire à celle de Stéphane Vojetta : une députée sortante, mise de côté par En Marche, en l'espèce au profit d’une prise de guerre venue de la droite.

Dissidents réhabilités

Deuxième type de message : dissident ou pas, tout le monde se retrouvera à la fin. "Donc n’ayez pas peur de voter pour moi." L'argument est déployé notamment par Vincent Léonie, dans la Haute-Vienne. "Quand j’entends Stanislas Guerini – patron d’En Marche – dire tous derrière Vojetta, j’ai un grand sourire, dit Léonie, parce qu’on a tous reçu des lettres disant qu’on allait être exclus." Le cas espagnol vient démontrer qu’il suffit d’être qualifié au second tour pour qu’il n’en soit rien.

"Le vote efficace, c’est celui du candidat du terrain face au candidat parachuté."

Vincent Léonie, candidat dissident dans la 3e circonscription de Haute-Vienne

à franceinfo

"Évidemment que ça redonne des arguments", sourit aussi Ronan Loas, qui fait campagne dans le Morbihan.

Combien de dissidents ?

Difficile de donner un chiffre exact pour mesurer l'ampleur de la dissidence dans la majorité. On sait que 87 candidats ont été exclus d’En Marche pour ce motif. Mais il y a forcément plus de dissidents que cela, parce qu’il faut rajouter ceux qui n’appartiennent pas à En Marche, mais à l’un des alliés – le Modem, Horizons – et ceux qui n’appartiennent à aucun parti.

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