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Législatives 2022 : et maintenant, les ministres parlent !

Depuis le remaniement, les ministres étaient priés de se faire discrets et d’éviter les médias. Une stratégie assumée, qui est en train de changer.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les ministres Isabelle Rome, Rima Abdul-Malak, Clément Beaune et Sylvie Retailleau à l'issue du Conseil des ministres, à l'Elysée le 1er juin 2022 (MYLENE DEROCHE / MAXPPP)

Vous avez peut-être remarqué qu’on a peu entendu les membres du gouvernement depuis leur nomination le 20 mai. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais bien d’une volonté à l’Elysée comme à Matignon de limiter les prises de parole. "Parce qu’ils ont très peur des bourdes", confie un communicant déjà là au mandat précédent. "On les sent fébriles", abonde un autre qui reconnaît que la ligne jusqu’ici était "d’éviter les formats longs pour éviter les risques". C’est-à-dire toute sortie de route coûteuse électoralement, avant le premier tour des législatives.

Tant et si bien qu’Élisabeth Borne, elle-même candidate dans le Calvados, a décliné les invitations pour débattre contre ses concurrents, qu’ils soient locaux ou nationaux. Officiellement pour des raisons d’agenda. À sa décharge, elle n’est pas la seule : Marine Le Pen, candidate dans le Pas-de-Calais, refuse elle aussi de débattre contre ses rivaux, comme l'a révélé l'écologiste Marine Tondelier, candidate sur la même circonscription.

Prévalait donc jusqu'ici le choix d'une campagne zéro risque… Sauf que la stratégie a changé depuis quelques jours. Confirmation par une conseillère du gouvernement : "C’était tendu la semaine dernière, ça commence à se détendre." Car le silence aussi, c’est risqué. La preuve : sondage après sondage, la dynamique de la gauche se confirme. Dans certaines enquêtes, la Nupes – la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale – devance même la coalition d’Emmanuel Macron.

Les ministres les plus aguerris sont maintenant priés de monter au front. Message entendu par Bruno Le Maire, Agnès Pannier-Runacher (invitée de franceinfo jeudi 2 juin), Olivier Véran, Olivia Grégoire, qui se sont tous déployés dans les médias. "Il y en aura d’autres", souffle un stratège. 

À dire vrai, la peur du risque ne suffit pas à expliquer seule la discrétion des membres du gouvernement. Il y a aussi la publication tardive, mercredi 1er juin, des décrets d'attribution des ministres, qui définissent le champ d’action de chacun, et donc leur périmètre de communication. Il y a la période de réserve, qui interdit à l’exécutif de faire des annonces ou des déplacements depuis le 30 mai. Et puis il y a aussi le renouvellement des effectifs à l’Elysée et à Matignon. Un certain nombre de conseillers sont partis sans être encore remplacés. Ce qui a grippé aussi le circuit de décisions.

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