Gouvernement Elisabeth Borne : ministres recrutent conseillers
Comment les ministres composent leurs cabinets ? Enquête sur le recrutement des conseillers ministériels.
Le nouveau gouvernement nommé, les ministres qui le composent doivent s'entourer. Comment recrutent-ils leurs conseillers ? Mettons tout de suite de côté les cinq ministres qui ne changent pas de poste : Bruno Le Maire à l'Économie, Gérald Darmanin à l’Intérieur, Eric Dupont-Moretti à la Justice, Clément Beaune aux Affaires européennes et Franck Riester au Commerce extérieur. Pour eux, peu de nouveautés a priori, des ajustements éventuels si des conseillers veulent passer à autre chose. Le grand chamboule-tout, c’est pour les autres.
Et là, il y a deux cas de figure. Les ministres qui changent juste de périmètre : ils sont neuf, et ils ne partent pas d’une feuille blanche. En général, ils gardent la partie la plus politique de leur cabinet : le conseiller en communication, et celui chargé des relations avec le Parlement. Mais ils doivent en revanche aller chercher des compétences spécifiques à leur nouveau rôle. Un exemple : Gabriel Attal, porte-parole jusqu’à la semaine dernière, nommé aux Comptes publics. Il va devoir chercher des conseillers techniques, sur le budget, sur la fiscalité, sur les douanes.
Une "cellule de soutien" à l'Elysée pour les novices
Et puis il y a les treize entrants, qui eux partent d’une feuille blanche car ils n’ont peut-être pas d’entourage politique ou technique. Ils sont aidés, "choyés par l’Elysée" où existe comme une “cellule de soutien” pour accompagner leurs premiers pas. “Le ministre qui arrive dans un silence total avec le téléphone débranché, ça n’existe pas” insiste un conseiller. L’Elysée et Matignon suggèrent à ces “débutants” des noms et des profils.
Il y a aussi la bienveillance et les recommandations du ministre sortant, qui a toujours son “testament” explique un initié. Soit une liste de conseillers à recaser, ceux qui ont fait savoir qu’ils voulaient rester, et que le ministre peut recommander à sa ou son successeur.
Il y a trois autres voies pour intégrer un ministère : le mouvement Renaissance (ex-En Marche) et son association d’anciens collaborateurs, sorte de CV-thèque dans laquelle piocher. Il y a aussi le vivier de la fonction publique. Les directeurs de cabinets des ministres font le tour actuellement des services et des organismes pour savoir s’il y a des candidats pour certains postes techniques, d’experts. Et puis il y a la bonne vieille méthode de la candidature spontanée. “On en a reçu une soixantaine en un week-end" confie une ministre.
Mais les places sont limitées puisqu’il semble que la règle des quinze conseillers maximum par ministre soit reconduite. Beaucoup d’appelés, peu d’élus.
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