Présidentielle 2022 : en coulisses, Gérard Larcher peaufine son "système de départage" des candidats Les Républicains
Chez Les Républicains, il y a ce que l’on voit : le psychodrame des régionales. Et ce que l’on ne voit pas : les tractations pour l’organisation d’une primaire.
L’homme au centre de toutes ces tractations, c’est Gérard Larcher, le président du Sénat, qui discute "avec toutes les parties prenantes." À savoir le président des Républicains, Christian Jacob, les présidents de région Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, d’anciens ministres comme Brice Hortefeux, mais aussi les potentiels candidats à cette primaire : le sénateur Bruno Retailleau, le docteur Philippe Juvin ou le maire de Cannes, David Lisnard.
Un tour de table plutôt large, pour réconcilier ceux qui ne veulent plus entendre parler d'une primaire et ceux qui en veulent une à tout prix. "Nous serons en mesure de présenter un truc à peu près stabilisé juste après les régionales, fin juin, explique un conseiller, pour une mise en application entre septembre et octobre."
"L’idée c’est ne pas se retrouver la truffe en l’air quand il s’agira de choisir notre candidat", glisse le même. Et selon nos informations, le président du Sénat ne va pas proposer une mais plusieurs solutions de "départage". "Aucune porte ne sera fermée, toutes les hypothèses seront sur la table", confirme un proche.
Quatre systèmes possibles
- conserver le système de 2016 - une primaire ouverte aux sympathisants -, mais Christian Jacob est contre
- abandonner la primaire et se ranger derrière un "candidat naturel" - ce qu’espère Xavier Bertrand, qui à ce stade est le mieux placé dans les sondages
- installer trois collèges d’électeurs, celui des élus, celui des adhérents et celui des sympathisants. Certaines voix pèseraient alors plus que d’autres, ce qui "donne une prime énorme et déraisonnable aux élus", objecte Bruno Retailleau
- enfin un vote au jugement majoritaire, solution préconisée par l’association "Mieux voter", qui a été reçue par Gérard Larcher.
Notation de "à rejeter" à "très bien"
Le principe, c’est que les candidats recueillent des mentions, de "très bien" à "à rejeter". Celui qui a le plus de "très bien" est désigné. "Énorme avantage", selon un cadre des Républicains : "Personne n’est humilié parce qu’il fait 0,3 %." Le système a déjà été testé par Europe Ecologie-Les Verts ou En Marche !, qui travaillent déjà avec l’association "Mieux voter".
Quoi qu’il arrive, il y aura un point commun avec la primaire de 2016 : la désignation d'un Monsieur ou d'une Madame Loyale, un médiateur entre candidats. Un nom circule en coulisses : celui de la sénatrice des Yvelines Sophie Primas.
Elle est réputée proche de Gérard Larcher, "et ferait ça très bien parce qu’elle ne court dans aucune écurie", décrit le camp Retailleau. "C’est une sénatrice compétente et très respectée", loue aussi l’entourage de Valérie Pécresse. De son côté, la principale intéressée assure n’avoir été ni approchée ni missionnée pour l’instant.
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