Emmanuel Macron imagine la France de 2025
Emmanuel Macron précisera demain dans la presse régionale son calendrier de desserrement des contraintes sanitaires. Avant cela, il signe une tribune dans le journal "L’Opinion". L'occasion de renouer avec "les racines du macronisme."
Pour son numéro 2000, L'Opinion a demandé à Emmanuel Macron d’imaginer les unes des journaux en avril 2025. Réponse en un peu plus de 700 mots, une tribune, un titre : "Ne cédons rien à l’ambition de transformation". 2025, quatre ans, déjà presque demain… Et pourtant, écrit le chef de l’État, "prévoir ce que sera l’actualité relève sinon de l’impossible, du difficile", parce que "l’imprévisible est devenu la norme".
Aussi, Emmanuel Macron préfère décrire les unes qu'il aimerait lire plutôt qu’imaginer celles qui existeront. L’occasion de projeter sa vision politique pour les quatre ans à venir. En 2025, sous la plume du chef de l'État, la France est en pleine "renaissance". Et de décliner tous les champs dans lesquels cette nouvelle France s’exprime : la jeunesse - "qui a rattrapé les heures d’études perdues et les expériences volées" ; l’industrie - et son "nouveau modèle productif écologique et numérique" ; le nouveau modèle français de protection sociale...
Des retraites "plus justes et pérennisées"
Sur ce dernier point, Emmanuel Macron cite de nouveau deux réformes que l’on croyait mises de côté : celle de la dépendance, et celle des retraites, qu’il veut "plus justes et pérennisées" à l’horizon 2025. L’aspect sécuritaire est aussi évoqué, avec un chef de l’État qui rêve de "unes moins peuplées de faits divers tragiques : règlements de compte entre bandes, féminicides, attentats."
Emmanuel Macron a un mot pour les policiers, en ce jour où sont célébrées les obsèques privées de Stéphanie Monfermé, la fonctionnaire de police assassinée à Rambouillet. Emmanuel Macron y assistera d’ailleurs. Dans sa tribune à L’Opinion, les policiers, professeurs, et responsables associatifs sont d’ailleurs décrits comme "les visages du respect et de l’espoir, d’une France unie et apaisée".
Thème important, l’Europe est aussi évoquée dans le texte. Pour les 27, le chef de l'Etat espère que l’expérience de la dette commune sera réitérée, "pour investir dans la défense, le contrôle des frontières, la souveraineté industrielle et technologique". Dans quatre ans, donc, plus d’intégration européenne, un "nous" plutôt qu’une "addition de jeu".
Si l’on prend la peine de regarder par-delà l’écume des temps, c’est un moment de bascule qui se dessine, où l’ancien disparaît quand le nouveau naît à bas bruit.
Emmanuel Macronà L'Opinion
Ni déclaration de candidature, ni projet pour 2022, le texte sonne comme un manifeste, où “le président se projette en enjambant l’élection, décrypte un conseiller de l'exécutif. 2022 n’est pas un stop, mais la poursuite de la transformation” entreprise depuis 2017. Un peu comme si empêché par les crises, Emmanuel Macron voulait reprendre le fil de son quinquennat.
“Il revient aux fondamentaux du macronisme”, décrypte le même conseiller. Du côté des députés, on se félicite que la volonté de réforme soit réaffirmée. "Beaucoup auraient aimé qu’il lève le stylo, rappelle un élu. Mais ce n’est pas en plongeant dans le pays dans le formol qu’on va lui permettre de dépasser la crise." Imaginer la France de 2025 aura aussi permis cela : repréciser le cap à ceux qui l’avaient perdu de vue dans le tumulte du quotidien.
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