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Drogue : malgré l'opposition d'Emmanuel Macron et de Gérald Darmanin, une partie de la majorité travaille à la légalisation du cannabis

A Marseille, Emmanuel Macron a affiché sa fermeté contre la drogue et refuse de bouger la législation sur les stupéfiants. Mais en coulisses, des membres de la majorité espèrent toujours une légalisation du cannabis. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.
Article rédigé par franceinfo, Jean-Rémi Baudot
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un jeune homme consommant du cannabis photographié en avril 2020. (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

Emmanuel Macron et le cannabis, c'est l’histoire d’un changement de pied. "La légalisation a une forme d’efficacité, je ne suis pas contre, le sujet doit être considéré", disait ainsi en 2016, le candidat Macron sur le plateau de franceinfo. Le ministre de l’Économie qu'il était à l'époque dénonçait alors un "système hypocrite" et promettait l’ouverture d’un débat. Mais ça, c'était avant. 

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"C'est comme pour le nucléaire : Macron a changé d’avis. Être pour le cannabis, c'était être contre l'autorité", décrypte l’un de ses anciens ministres. "Le Président était plus libéral à Bercy", confirme l’un de ses plus proches. Sauf qu’au sein de la majorité, certains n’ont pas oublié la promesse d’ouvrir le débat. "Question de santé publique", martèle Caroline Janvier, la députée Renaissance du Loiret, qui alerte sur les substances de plus en plus dangereuses présentes dans la résine de cannabis. 

Même les Jeunes avec Macron demandent la légalisation du cannabis

Et l’élue n’est pas la seule en Macronie à plaider pour la légalisation de cette drogue : les Jeunes avec Macron y travaillent aussi. "Il faut protéger les mineurs et mieux en contrôler la qualité", explique Ambroise Méjean, patron des JAM, bien conscient que sa position s’éloigne de celle du Président. Autre argument : depuis des années, le débat sur le cannabis en France se résume à une question de lutte contre les trafics. "Mais est-ce que ça marche ?", s’agace la députée Caroline Janvier qui appelle à sortir du tout répressif. 

Le paradoxe, c’est que la France cumule forte répression et forte consommation. Alors faut-il bouger la loi ? Selon un macroniste, un tiers du groupe Renaissance serait ouvert à une légalisation. Sauf que le discours majoritaire reste la fermeté, prônée par le ministre de l’Intérieur."On ne va pas légaliser cette merde", répète souvent Darmanin. "Tant qu’il sera à Beauvau, ça ne bougera pas", explique un membre de la majorité.

Le cannabis, "un sujet pour 2027"

L'aile droite de la majorité garde la main sur le sujet. Sauf qu’en coulisses, des écologistes - comme Julien Bayou - et des Insoumis - comme Christophe Bex -, échangent avec la majorité pour tenter de faire avancer la question. À l’Assemblée, un groupe d’étude travaille et auditionne différentes personnalités depuis février. 

"La classe politique est en retard par rapport à la société", soutient un macroniste, ce qui fait dire un membre de cabinet que les prochains candidats à la présidentielle devront se positionner. "Le cannabis sera un sujet de 2027", prédit ce conseiller. 

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