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Débattre "sans polémiques" : les politiques fans de ClubHouse

C'est le dernier salon à la mode, et il n'est pas rare d'y croiser des ministres, actuels ou anciens.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'écran d'accueil de l'application Clubhouse (illustration) (FRANK HOERMANN/SVEN SIMON / SVEN SIMON)

Des politiques à portée de main, ou plutôt de voix : voilà la promesse de ClubHouse, le dernier réseau social à la mode dans le monde des décideurs. Ici, tout repose sur l’audio. Impossible d'envoyer un message écrit, ou vidéo. ClubHouse c'est avant tout une promesse : la voix, rien que la voix… Et le concept séduit.

Lundi soir, c'est l'ancien ministre socialiste Arnaud Montebourg qui s'est laissé prendre au jeu, avec une conversation de plus d'une heure autour du plan de relance, de la dette, et de la présidentielle 2022. L'échange était organisé par "Pol House", un club de débat dématérialisé.

Car là est l'autre principe de ClubHouse : chaque utilisateur peut organiser une causerie, ouverte à tous ou réservée à quelques membres. Au sein du "salon de discussion", chacun peut demander la parole à l'organisateur pour échanger avec les autres participants. Et parfois, les autres participants sont des ministres en poste, ou des élus de la République.

Ainsi, il n'est pas rare de croiser Clément Beaune, secrétaire d'État en charge des Affaires Européennes ou Jean-Baptiste Djebbari, chargé des Transports. De manière générale, les marcheurs sont très présents sur l'application. "On les y incite", explique un cadre du parti, séduit par un format qui permet "d’être constructif et de travailler les communautés de micro-influenceurs", ces voix qui comptent sur des sujets de niche ou des causes bien précises, la loi Climat par exemple.

"Des échanges sans polémiques"

ClubHouse est un réseau fermé. Pour y entrer, il faut être coopté, recevoir une invitation, et surtout, avoir un iPhone. L'application ne fonctionne pas sur les appareils autres que ceux d'Apple. Cela n'empêche pas d'autres partis, le Rassemblement national notamment, d'y croire "à fond", entre autres parce que l'aspect "conversation téléphonique" donne "un sentiment de grande proximité, bien plus que le live vidéo".

Parmi les utilisateurs actifs, un très proche de Marine Le Pen, le député européen Philippe Olivier, qui note que "même ceux qui viennent y apporter une contradiction le font avec une grande courtoisie", ce qui permet des échanges "de fond, sans polémiques."

Pas impossible que la candidate elle-même s’y essaye bientôt. "Cela peut devenir un lieu de conférences de presse" envisage Philippe Olivier, mais ClubHouse ne remplacera pas le bon vieux meeting pendant la présidentielle.

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