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Conseil national de la refondation : ce sera sans Gérard Larcher, le président du Sénat

Dans un courrier que franceinfo a pu consulter, le président du Sénat explique qu'il n'assistera pas à la première réunion du CNR, le 8 septembre.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Gérard Larcher, président du Sénat, le 20 juillet 2022. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS VIA AFP)

Emmanuel Macron lancera le 8 septembre prochain le Conseil national de la refondation (CNR), une instance de dialogue imaginée par le chef de l’Etat pour réformer l’école ou encore l’hôpital. Problème : une importante personnalité n’ira pas, c’est Gérard Larcher, le président du Sénat, troisième personnage de l’Etat dans l’ordre protocolaire. Selon nos informations, c’est ce qu’il a écrit au président Macron dans un courrier adressé vendredi à l’Élysée dont nous avons eu connaissance, où le président du Sénat explique en somme qu’il ne croit pas à ce CNR, que ça n’est pas avec cette nouvelle assemblée qu’on pourra rénover la démocratie. Un courrier qui officialise une position que Gérard Larcher avait déjà tenue en privé, cet été, lors d’une rencontre bilatérale avec le Président.

La position de Gérard Larcher est largement partagée au Sénat où plusieurs poids lourds voient dans le CNR un "contournement du Parlement". Un proche d’Emmanuel Macron nous a confié que le CNR est l’objet de "ricanements" au Sénat quand le sujet est abordé dans l’hémicycle par le gouvernement.

Ce refus de Gérard Larcher ne scelle pas le sort du CNR. "Ça n’est pas grave si Larcher fait la politique de la chaise vide", dédramatise un membre de l’équipe gouvernementale. Mais là où ce CNR devait être une instance de dialogue pour "partager les contraintes et les responsabilités" (formule utilisée à Matignon), il semble pour l’instant que l’exécutif peine à élargir ses interlocuteurs. Au sein de la majorité, on sait bien que ni La France Insoumise ni le Rassemblement national ne joueront le jeu. Mais si la droite se met aussi en retrait, il ne restera plus grand monde pour dialoguer au-delà des syndicats et du patronat.

Reste dix jours à l'Elysée pour rassurer

Symboliquement, c’est donc un coup dur pour le projet d’Emmanuel Macron. Ce Conseil national de la refondation semble mal parti, à J-10, et il n’est pas faux de dire que pour l’instant, cela n’est pas clair, même au sein de l’exécutif. Seule certitude, Emmanuel Macron va inaugurer le CNR le 8 septembre. Puis il y aura des CNR thématiques dans chaque ministère… mais c’est à peu près tout. A Matignon, on ne sait pas quel sera le rôle d’Elisabeth Borne pendant cette séquence, les ministres sont aussi dans l’attente. 

Il reste donc dix jours. A l’Elysée, on tente de se rassurer en rappelant que personne, y compris dans l'entourage du chef de l’Etat, ne croyait à l’époque au "Grand débat" imposé par Emmanuel Macron lui-même. Ils demandent à tous d’être patients.

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