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Comment Marine Le Pen veut peser dans le débat sur le projet de loi "séparatisme"

Le texte arrive en Conseil des ministres le 9 décembre. Le Rassemblement national ne veut pas rater ce rendez-vous.

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Marine Le Pen à l'Assemblée nationale à Paris, le 10 novembre 2020. (THOMAS COEX / AFP)

Au Rassemblement national (RN), on juge que ce projet de loi "séparatisme" embrasse toutes les thématiques de Marine Le Pen. Et celles qui feront 2022, "sans doute plus que lors des précédentes élections", selon un conseiller, qui juge que "les débats autour du communautarisme progressent dans la société".

En résumé, pour un député, "le projet de loi à venir est fondamentalement un sujet prioritaire, nous ne pouvons pas nous défiler", affirme-t-il. Marine Le Pen en a conscience, elle qui a déjà calé son plan média depuis quelques jours.

Peu de sorties dans la presse la semaine prochaine, pour réserver sa parole au 9 décembre, jour de présentation en Conseil des ministres du texte "confortant les principes républicains", ex-projet de loi contre le séparatisme.

Réunion hebdomadaire

Ce sera sa première flèche : le changement de nom de ce projet de loi signe, selon elle, que le gouvernement va privilégier le consensus, et renoncer aux sujets qui fâchent. À savoir l’enjeu de civilisation, le laxisme présumé de la justice et l’immigration. L’entourage de la candidate analyse que "tant qu’Emmanuel Macron ne bouge pas là-dessus, il aura du mal à la priver d’oxygène".

En préparation des débats à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen tient une réunion hebdomadaire avec un groupe d’experts, dont fait partie l’ancien magistrat et ancien député UMP Jean-Paul Garraud, qui fait figure de référent en interne sur le sujet.

"Huit députés seulement"

Au cours de ces réunions, en visioconférence, Marine Le Pen et ses conseillers revoient un à un les articles de l’avant-projet de loi. Et vérifient s’il n’y a pas de redondances, ou d’incompatibilités avec le code pénal dans sa rédaction actuelle. Quelle forme prendra ensuite ce travail ? La réponse n’est pas encore arrêtée.

Faut-il amender le projet de loi ? Le réécrire ? Avancer ses idées au risque de dévitaliser le programme présidentiel pour 2022 ? En interne, certains font valoir qu'"avec huit députés seulement, il est impossible de faire adopter ses amendements".

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