À quelques mois des élections européennes, le Rassemblement national prépare déjà la présidentielle

Le Rassemblement national est en campagne pour les élections européennes, mais en toile de fond, c’est bien la présidentielle de 2027 que le RN a dans le viseur.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Marine Le Pen, le 13 mars 2024, à l'hôtel des Invalides. (TERESA SUAREZ / MAXPPP)

"Tout ce qu’on fait, c’est avec 2027 en ligne de mire", admet un proche de Marine Le Pen. Et gare à ceux qui dans son camp la voient déjà à l'Élysée à force de sondages encourageants pour l'extrême droite. Marine Le Pen le dit régulièrement à ses députés : "Attention aux erreurs", qui pourraient gêner "l'arrivée au pouvoir", alors que le Rassemblement national réfléchit déjà aux premiers mois d'un éventuel quinquennat Le Pen. L'objectif pendant la campagne présidentielle, ce sera "que les gens puissent se projeter sur un an, explique un cadre, histoire de rassurer ceux qui ont peur de l’inconnu".

Marine Le Pen a demandé à ses députés de plancher sur des projets de loi qui devront être prêts à l'emploi. Certains travaillent donc sur la sécurité, pour modifier le code de procédure pénale, d'autres sur la démocratie pour instaurer le RIC, le référendum d’initiative citoyenne, qui était en vogue chez les "gilets jaunes", ou encore sur la réforme constitutionnelle sur l’immigration qui était déjà dans les cartons en 2022.

L'économie, au cœur des préoccupations

Les élus sont aussi priés de réfléchir à des économies, par exemple en revoyant le millefeuille territorial, en supprimant des agences de l’État et en imaginant des "financements innovants", alors que le gouvernement accuse le RN d'avoir des idées qui creuseraient le déficit de 100 milliards d'euros supplémentaires. "Il faut qu’on devienne crédibles en économie" martèle un député.

Le RN prépare la présidentielle de 2027, et les autres échéances électorales sont vues comme des paliers à franchir pour se rapprocher de l'Élysée. Si les élections européennes se passent comme les sondages le disent, à environ 30%, tous leurs adversaires craignent que ça donne "de l'élan" au RN.

"Dès le 10 juin, au lendemain des européennes, il faudra qu'on prépare les municipales de 2026" explique un lieutenant de Marine Le Pen, car, pour lui, sans nouvelles communes conquises et sans progression du vote RN dans les grandes villes "il n'y aura pas de victoire possible à la présidentielle".

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