Semi-conducteurs : pour réduire leur dépendance à la Chine, les États-Unis investissent 20 milliards de dollars dans Intel

Le fabricant de semi-conducteurs américain Intel va toucher une aide de près de 20 milliards de dollars du gouvernement. Les États-Unis cherchent à moins dépendre de l'Asie, qui produit actuellement 90% des puces électroniques.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
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Semi-conducteur montré par le PDG d'Intel Corporation, lors d'une audience sur la compétitivité américaine des semi-conducteurs, en 2022. (TOM WILLIAMS / CQ-ROLL CALL, INC.)

Aux États-Unis, l’objectif est d’augmenter très rapidement la production de ces composants électroniques, principalement produits en Chine et à Taïwan. La Maison-Blanche ne lésine pas et prévoit d’octroyer un paquet d'aides et de subventions à Intel, pour un montant de près de 20 milliards de dollars. Une somme de cette ampleur, c’est inédit.

Il faut dire que ces puces sont cruciales pour toute l’industrie. Utilisées presque partout, elles sont nécessaires pour fabriquer les ordinateurs, les smartphones, les voitures électriques, ainsi que dans l’industrie de défense et spatiale. Cet argent va permettre la construction et l'agrandissement des usines Intel en Arizona, dans l'Ohio, au Nouveau-Mexique et dans l'Oregon. Intel va aussi participer de son côté, et au total près de 100 milliards de dollars devraient être investis.

Moins dépendre de la Chine, un enjeu occidental

Grâce à ces engagements, le gouvernement anticipe la création de près de 30 000 emplois directs : 10 000 emplois dans la production et 20 000 dans le secteur de la construction. À ce nombre s'ajoutent les dizaines de milliers d’emplois indirects.

Mais les Américains veulent aussi lutter contre la puissance de la Chine dans ce domaine. Aujourd’hui, l’Asie concentre plus de 90% de la fabrication de ces puces électroniques dans le monde. Les Américains, mais plus largement les Occidentaux, sont donc très dépendants d’une poignée d’usines en Chine et à Taiwan.  Dans un contexte international qui ne cesse de se tendre, c’est extrêmement risqué. Avec cet investissement, la Maison-Blanche estime que les États-Unis devraient produire, d'ici 2030, 20% des puces de dernier cri fabriquées dans le monde.

Quant à l’Europe, qui doit aussi assurer sa souveraineté, elle affiche l'objectif de produire 20% de l'ensemble des semi-conducteurs dans le monde d’ici 2030. La France construit des usines, comme celle de STMicroelectronics, installée près de Grenoble. Évidemment elle n'a pas la force de frappe financière des Américains. Intel, de son côté, annonçait en 2023 escompter que 50% de la production de semi-conducteurs sera effectuée hors d'Asie d'ici 2030.

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