Salaires : la rémunération au mérite pour les agents publics, un chantier à défricher
Le projet de rémunération au mérite est précisément appelé "plan d’intéressement collectif au mérite". Ce point intégrera le texte de réforme de la fonction publique qui doit être présenté au Parlement à l’automne 2024. Cela laisse du temps à la discussion et il vaut mieux, car le principe est lourd de sens. Il va beaucoup plus loin que le simple traitement des agents publics.
Ce système n’est pas sans rappeler ce qui se pratique dans le secteur privé. Dans ce dernier, on parle d’intéressement aux bénéfices des entreprises. C’est-à-dire qu’en plus du salaire, les employés touchent une prime en fonction des résultats liés à l’activité du groupe. Si l’activité se développe, le salarié se voit restituer une partie des bénéfices gagnés, mais si la production stagne, aucune prime n’est versée. Ce qui est bien sûr différent dans le secteur public qui ne dégage pas de "profit", si ce n’est le principal, le service rendu au public, mais difficilement quantifiable sur le plan financier.
Des détails à discuter
Invité de France Inter dimanche 11 février, Stanislas Guerini n'en a pas dit plus, réservant ses conclusions au résultat du dialogue avec les syndicats, qui doit voir lieu cette semaine. Mais il précise d’entrée de jeu que, si on met en place des plans d’intéressement collectifs au mérite dans la fonction publique, cela ne se substituera pas à la rémunération actuelle des agents. Parmi les pistes possibles figure l'introduction de critères écologiques pour les agents chargés des espaces verts pour l'emploi raisonné de pesticides ; la prise en compte de l'absentéisme, etc.
Face à l'emploi à vie qui ne fait plus rêver, Stanislas Guerini estime qu’il faut pouvoir distinguer ceux qu’il faut rémunérer mieux, mieux valoriser et, dans certains cas, reconnaître l’insuffisance professionnelle. Le mot est lâché, autant dire que Stanislas Guerini s’avance en terrain miné.
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