Retards de paiement : les entreprises mettent de plus en plus de temps à payer leurs fournisseurs ou leurs sous-traitants

Dans son rapport annuel publié jeudi, le médiateur des entreprises pointe les retards de paiement qui deviennent de plus en plus importants. Ils atteignent presque 13 jours en 2023, contre moins de 10 avant la période du Covid.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Dans un contexte économie qui devient plus difficile, ces retards de paiement pénalisent en priorité les plus petites entreprises (photo d'illustration, le 13 avril 2017). (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Les délais de paiement s'allongent. La moyenne est presque à 13 jours de retards de paiement, alerte, jeudi 21 mars, le médiateur des entreprises, un service rattaché au ministère de l’Économie. C'était moins de 10 jours avant le Covid. Légalement, les entreprises ont 60 jours pour régler une facture, mais la majorité d’entre elles attendent ce délai. Avec les retards, on arrive donc à 73 jours au final. 
 
En général, quand les entreprises tardent à payer, c’est soit qu’elles n’en ont tout simplement pas les moyens, soit qu’elles sont un peu justes et veulent éviter les découverts. C’est surtout le signe de difficultés, qui peuvent se matérialiser par de commandes en baisse et des dépenses qui progressent. Avec l’inflation, les coûts des matières premières, de l’énergie et des salaires ont beaucoup augmenté.

Ces retards de paiement ont des conséquences négatives sur l’économie. C’est un cercle vicieux, qui peut fragiliser toute la chaîne de production. Dans un contexte économie qui devient plus difficile, il pénalise en priorité les plus petites entreprises qui ont, par définition, moins de trésorerie.
"Dès lors qu’un grand client ne paie pas dans les temps, ça peut mettre en grande difficulté, voire en défaillance, une petite structure", explique Pierre Pélouzet, le médiateur des entreprises. Ces retards représentent également un des premiers motifs de tension des sociétés entre elles. À tel point qu’ils absorbent un quart des demandes de médiation entre les entreprises. 

Le gouvernement promet d’agir

La ministre déléguée en charge des Entreprises, Olivia Grégoire, promet de déployer un "arsenal" pour s’attaquer aux mauvais payeurs. Avec du "name and shame", c’est-à-dire la publication des sanctions au vu et au su de tous. Le gouvernement promet aussi de "toucher au portefeuille", en doublant le montant des amendes pour les retardataires récidivistes, qui sont plafonnées aujourd'hui à deux millions d’euros. La ministre estime que le montant de cette trésorerie dans la nature, en souffrance, représente 15 milliards d'euros. Il y a urgence à agir  car certains secteurs, comme le bâtiment ou la construction, sont particulièrement impactés. 

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