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Pourquoi la France a mal à son commerce extérieur

La France enregistre une nouvelle envolée du déficit de son commerce extérieur. Un trou supplémentaire proche de 17 milliards d’euros en septembre et la facture s’alourdit chaque mois.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des containers dans le port de Brest (Finistère). (FRED TANNEAU / AFP)

Il ne s’agit plus de savoir si nous battrons un record cette année : cela est acquis. La vraie question est de savoir de quelle ampleur sera ce record. La France enregistre une nouvelle envolée du déficit de son commerce extérieur. Un trou supplémentaire proche de 17 milliards d’euros en septembre et la facture s’alourdit chaque mois.

La balance commerciale se définit facilement : c’est la différence entre le montant de nos exportations et celui de nos importations. Quand nous exportons nos produits à l’étranger, nous faisons rentrer de l’argent. Quand nous importons des biens, nous dépensons de l’argent. La balance est donc déficitaire quand nous importons plus de biens que nous n’en exportons. À cet égard, les chiffres publiés par les Douanes sont impressionnants. Le déficit de septembre s’élève à 16,8 milliards d’euros qui viennent s’ajouter aux déficits des mois précédents.

Facture énergétique

En ce mois de novembre, cumulé depuis janvier, nous atteignons les 150 milliards d'euros de déficit. À titre de comparaison, en 2021, le déficit de notre balance commerciale, déjà élevé, était de 85 milliards d’euros. Un an après, avec 150 milliards à l'heure où nous parlons, le gouvernement ne s’en cache pas : la situation va encore se détériorer d’ici fin décembre. Les documents disponibles au ministère de l’Économie chiffrent à 156 milliards minimum ce qui sera très probablement le trou à la fin de l'année.

La principale raison est le net renchérissement de la facture énergétique. Cette dernière a été multipliée pratiquement par cinq depuis 2020. Or, nous achetons notre pétrole en dollar, et comme ces derniers mois le billet vert était supérieur à l’euro, nous avons largement perdu au change. Si l’on ne tient pas compte de l’impact de la hausse des prix de l’énergie, le ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht, indiquait récemment sur franceinfo que notre déficit commercial ne s'aggraverait pas cette année.

Une situation d'autant plus regrettable qu'il y a quelques années encore, la France était exportatrice nette d'électricité grâce à sa puissance nucléaire. On connaît la suite. Point positif toutefois : nos exportations agricoles, elles, enregistrent un excédent (2,2 milliards d'euros) notamment grâce aux exports de blé au troisième trimestre. C’est la conséquence de la situation en Ukraine. La France exporte plus de produits agricoles vers ses partenaires qu'elle n'en importe. Notre blé a remplacé notre électricité.

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