Luciano Benetton quitte la présidence de l'entreprise familiale

Une page va bientôt se tourner pour l’enseigne Benetton : l’un des fondateurs de l’empire du textile, Luciano Benetton, annonce son intention de claquer la porte.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Luciano Benetton en Sicile, en Italie, en mai 2020. (KONTROLAB / LIGHTROCKET / GETTY IMAGES)

Claquer la porte à 89 ans, alors que l’on a participé à la fondation d’une marque renommée dans le monde entier, n'est pas commun. Mais, visiblement, la coupe est pleine. Luciano Benetton a annoncé samedi 25 mai son intention de lâcher la présidence du groupe familial italien. "Il y a quelques mois, j’ai compris que quelque chose n’allait pas et que l’image du groupe, présentée par la direction, n’était pas réelle", a-t-il déclaré au quotidien Corriere della Serra.

Il explique que ses plus proches collaborateurs lui ont caché un trou financier de cent millions d’euros. Un trou béant qui s’est creusé en l’espace de quatre ans de non-dits de la part d’une direction qui avait été nommée pour redresser les comptes de l’entreprise déjà en difficulté, endettée et au modèle économique essoufflé.

Entre 200 et 300 millions pour redresser la barre

Depuis quelques années, le groupe s'était diversifié, le nom Benetton ne figurait plus uniquement sur des vêtements. L’image de la richissime famille a été ternie après la chute du pont de Gênes en août 2018, infrastructure gérée par une filiale du groupe familial. Il y avait eu 43 morts. Pour tenter de faire oublier cet épisode, la famille Benetton avait décidé en mars 2023 de changer le nom du groupe autoroutier et aéroportuaire dont elle était actionnaire, mais le ver était dans le fruit, coup de grâce pour la cellule familiale.

Le groupe était pourtant considéré comme solide jusqu’à ces dernières années, fondé dans les années 1960. Créé en 1965 dans le nord-est de l’Italie par quatre frères et sœurs, Benetton était connu initialement pour ses pulls en laine déclinés en de multiples couleurs. Apothéose dans les années 2000 avec le succès du slogan "United Colors of Benetton", avant de connaître des périodes difficiles. Luciano Benetton quittera l’entreprise largement bénéficiaire en 2012, mais reviendra en 2018 pour tenter de redresser la barre de la société qui commençait à décliner. Une faute attribuée à Massimo Renon, directeur général hors-famille et visiblement mauvais gestionnaire. Le groupe Benetton cherche aujourd’hui entre 200 et 300 millions pour augmenter son capital et tenter de sortir de l’ornière.

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